Le faible soutien de Valls à la SNCF

Le faible soutien de Valls à la SNCF

Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé hier une série de mesures de soutien au transport ferroviaire, pour compenser ce que le gouvernement a cédé aux syndicats dans le conflit actuel. Mais ces mesures sont bien modestes, voire dérisoires.

Publié le 09-06-2016 par Bertrand Dampierre

Effet d'annonce

 

Dans la séance de questions au gouvernement qui s'est déroulée hier après-midi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls a présenté quelques mesures destinées à compenser les reculades de son gouvernement devant les syndicats, et à aider la SNCF à préparer et surmonter la prochaine ouverture à la concurrence du secteur ferroviaire en France.

En effet, l'ouverture à la concurrence va bien entendu fragiliser la compagnie ferroviaire française, mais l'accord trouvé avec les syndicats par le gouvernement, pour leur proposer un plus haut niveau de sécurisation des emplois et des parcours, va aussi coûter cher à la SNCF et remet en cause les négociations que la direction avait besoin de mener avec les organisations représentant les salariés. Les mesures annoncées par Manuel Valls hier ressemblaient donc plus à des compensations de circonstance, qu'à un plan réfléchi de soutien.

 

Des mesures bien symboliques

 

En premier lieu, Manuel Valls a annoncé un plan d'action en faveur du développement du fret ferroviaire de 90 millions d'euros. Mais ce plan ne concerne pas la seule activité Fret de la SNCF. Il doit s'appliquer à l'ensemble du secteur du transport ferroviaire de marchandises. Par ailleurs, comme l'a montré l'ARAF dans son dernier rapport, l'État ne verse plus la totalité des subventions qu'il promet au secteur ferroviaire, et l'écart entre les sommes attendues et celles versées ne cesse de se creuser. Selon le gendarme du ferroviaire, il atteignait aux dernières évaluations 232 millions d'euros.

Ensuite, le Premier ministre a affirmé la ferme volonté du gouvernement de « maintenir l'équilibre économique actuel » des liaisons Intercités. Étrange engagement, quand on sait que ces trains coûtent 400 millions d'euros à la SNCF, et que son objectif est de réduire le nombre de liaisons pour limiter le déficit. Enfin, sur l'épineuse question de la reprise de la dette de la compagnie ferroviaire, le Chef du gouvernement a renvoyé le dossier à un arbitrage qui sera rendu par la représentation nationale. Le plan d'aide à la SNCF est donc plus fait de mots et de symboles, que de réelles mesures.

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