Le corbeau et Publicis

Le corbeau et Publicis

Publicis Groupe affirme être victime d'une tentative de déstabilisation, suite à la diffusion d'une lettre anonyme l'accusant d'avoir surestimé sa croissance organique durant ces deux dernières années.

Publié le 24-01-2018 par Laurent Baquista

Un corbeau accuse

 

Dans un communiqué de presse publié hier soir après clôture de la Bourse de Paris, le groupe français de publicité et de communication affirme être victime d'une tentative de déstabilisation au sujet de ses comptes 2016 et 2017. Publicis a d'ailleurs précisé avoir saisi l'Autorité des marchés financiers « de ces faits et étudie par ailleurs les éventuelles suites judiciaires à donner à cette tentative de déstabilisation », indique le groupe spécialisé dans la publicité, le marketing et la transformation digitale des entreprises.

L'affaire est grave et sulfureuse en effet, puisque cette tentative de déstabilisation, relativement importante, se fonde sur une lettre anonyme. En somme, un corbeau, comme dans les pires affaires judiciaires, accuse Publicis d'avoir truqué ses comptes en 2016 et en 2017, en gonflant artificiellement ses revenus et sa croissance organique, « par une application anticipée de la norme comptable IFRS 15 ».

Cette lettre anonyme a été adressée aux commissaires aux comptes du groupe, ainsi qu'à certains analystes financiers, ce qui contribue à accréditer l'idée que ce corbeau veut bel et bien nuire à Publicis.


Publicis conteste

 

Toutefois, comme les corbeaux n'ont pas toujours tort, la question est désormais de savoir si ces accusations sont bel et bien fondées, ou totalement décalées par rapport à la réalité comptable du groupe Publicis. Publicis Groupe a-t-il artificiellement gonflé sa croissance en anticipant l'application de la norme IRFS 15, ou pas ?

Sur ce point, Publicis est formel et ferme : « Publicis Groupe conteste formellement ces accusations. L'auteur de ce courrier se fonde sur une interprétation erronée des normes comptables dans l'unique but de jeter un trouble sur la réalité des chiffres de Publicis Groupe ».

Pour le groupe de communication, cette mauvaise interprétation des normes comptables relève donc d'une volonté délibérée de nuire. Saisie par Publicis, l'Autorité des marchés financiers pourra, elle, établir ou rétablir la vérité. Mais une question restera peut-être en suspens : qui a voulu nuire à Publicis ? Pour y répondre, il faudrait une enquête de police judiciaire, qui ne pourra commencer que si Publicis porte plainte.

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