Le CCE d'EDF planche sur Hinckley Point

Le CCE d'EDF planche sur Hinckley Point

Le Comité Central d'Entreprise d'EDF est convoqué ce lundi pour rendre son avis sur le projet de réacteurs nucléaires d'Hinckley Point. Mais, faute d'avoir obtenu de la direction les documents supplémentaires demandés, il risque fort de refuser de se prononcer.

Publié le 04-07-2016 par Guilhem Baier

Un passage obligé

 

Ce lundi se tiendra le Comité Central d'Entreprise de l'énergéticien historique français. Cette réunion prend un accent particulier, car son ordre du jour porte tout entier sur le projet de réacteur EPR britannique d'Hinckley Point. Avant de prendre une décision concernant l'opportunité de se positionner sur ce chantier gigantesque de presque 22 milliards d'euros, la direction d'Électricité de France se doit en effet de consulter les instances représentatives des personnelles, réunies en Comité Central d'Entreprise. La séance qui doit se tenir aujourd'hui est donc capitale. Mais elle pourrait n'être d'aucune utilité.

 

Des syndicats incapables de juger


En effet, les organisations syndicales représentées au CCE ont, à plusieurs reprises, demandé à la direction d'EDF de lui fournir des documents complémentaires, car elles jugent qu'elles ne disposent « pas de tous les éléments pour émettre valablement un avis ». À tel point que le CCE s'est, le 22 juin, estimé « contraint de faire valoir ses droits », et a assigné EDF en référé. Le jugement sera rendu le 22 septembre. Pourtant, de son côté, la direction ne cesse de répéter qu'elle a fourni en temps et en heure une « information complète » aux syndicats, qui doit leur permettre « d'exprimer un avis ».

 

Une position peu favorable

 

Il est vrai qu'en l'état actuel des choses, la CGT, la CFE-CGC, et FO ont encore fait connaître leur point de vue sur ce chantier qui risque de grever si lourdement les finances du groupe producteur d'électricité qu'il pourrait en menacer la pérennité. Ils souhaitent le voir repoussé de deux ou trois ans. Les événements politiques récents en Grande-Bretagne ne sont, bien entendu, guère supposés faire changer d'avis les organisations représentantes des salariés d'EDF. Le Brexit, ainsi que l'espèce de vacance du pouvoir qui règne depuis l'issue du referendum et la démission de David Cameron, ne sont en effet pas du tout propices à dissiper leurs inquiétudes.

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