Le médiateur se dit « très déçu sur la méthode »

Depuis lundi, les éleveurs laitiers en colère bloquent l'accès au siège de Lactalis à Laval, exigeant du numéro un mondial du lait qu'il tire les prix vers le haut. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les 11 heures de discussions entre les dirigeants et les représentants des éleveurs laitiers dans la Maison du lait se sont soldées par un nouvel échec. Francis Amand, médiateur des relations commerciales, n'a pas pu cacher sa déception. « Je suis très déçu sur la méthode, j'ai eu l'impression que les représentants des organisations de producteurs n'étaient pas en capacité de prendre des positions et qu'elles leur étaient dictées depuis Laval. On repart à zéro, il n'y a plus de médiation possible dans ce cadre-là », a-t-il confié.

Les éleveurs laitiers n'en démordent pas

« Le mouvement se poursuit. On ne sortira qu'avec une victoire », rapporte à Laval Philippe Jehan, président de la FDSEA de Mayenne. La victoire, pour les agriculteurs, est une augmentation du prix du lait à la tonne. Actuellement, Lactalis paie un peu moins de 257 euros pour chaque tonne de lait, un prix jugé insuffisant par les producteurs, mais que le géant français estime en accord avec les prix du marché. Depuis lundi dernier, plusieurs centaines de producteurs du grand Ouest se relaient pour manifester devant le siège de Lactalis, bloqué par 200 à 300 tracteurs. Les deux parties ne semblant pas disposées à céder, le mouvement risque de durer.