La voiture du futur perdue dans sa transition

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[Édito] Sur le papier, l'affiche est belle : deux mains tenant un volant invisible, sur fond noir. Les organisateurs du Salon ont voulu ainsi symboliser, pour ce 120e anniversaire du Mondial de l'automobile de Paris, les transformations profondes de cette industrie à l'aube des années 2020. Pression environnementale, mutations technologiques, montée du protectionnisme : si l'automobile a toujours su survivre aux crises, celle qui vient s'annonce comme la plus décisive pour le secteur, car elle est multidimensionnelle. Par Philippe Mabille, directeur de la rédaction.

Publié le 09-10-2018 par Philippe Mabille

Pour l'automobile, tout change en même temps et très, très vite. Dès cette semaine, le Parlement européen va ainsi adopter de nouveaux objectifs très sévères de réduction des émissions, à l'horizon 2030. Face à la demande sociétale de villes zéro carbone, dont vont être tour à tour exclus les moteurs diesels, puis les moteurs à essence (respectivement 2024 et 2030 à Paris, souhaite Anne Hidalgo), les constructeurs doivent faire dès à présent des choix technologiques drastiques. L'électrification avec le moteur hybride ne suffira pas, il faudra aller vers le tout électrique, qui est selon Carlos Ghosn, le président de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi « la technologie ultime ».

Avec l'électrique, plus de 40% du prix de la voiture sera désormais dans la batterie

Une mutation lourde de conséquences que redoutent les constructeurs, même s'ils affichent tous la même bonne volonté d'électrifier leur gamme, comme ils tentent de le démontrer au Mondial 2018. Carlos Tavares, le président du groupe PSA, l'a très bien dit : si les constructeurs disposent des briques technologiques pour aller dans cette direction, « ce qui fait débat, c'est la vitesse à laquelle il faut transformer l'ensemble de l'industrie automobile pour atteindre des objectifs d'émissions particulièrement sévères ». Pour les constructeurs, l'enjeu social est considérable : il faudra beaucoup moins de pièces et donc beaucoup moins de monde pour produire des véhicules électriques. Toute la filière, des équipementiers

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