La taxation des Gafa pourrait rapporter 500 millions par an à la France

La taxation des Gafa pourrait rapporter 500 millions par an à la France

Dans une interview donnée au Parisien dimanche, le ministre de l'économie et des finances Bruno Le Maire a chiffré à 500 millions d'euros la somme que permettrait d'engranger par an la taxe sur le chiffre d'affaires des géants du numérique.

Publié le 04-03-2019 par Esther Buitekant

L'entreprise française Criteo concernée


Le dispositif a officiellement été mis en place au 1er janvier mais fait l'objet d'un projet de loi que Bruno Le Maire va présenter mercredi prochain en conseil des ministres. Le ministre de l'économie a rappelé que cette taxe de 3% « touchera les très grandes entreprises qui font un chiffre d'affaires mondial sur leurs activités numériques de 750 millions d'euros au niveau mondial et un chiffre d'affaires en France de plus de 25 millions d'euros. » Elle devrait rapporter à la France près de 500 millions d'euros chaque année. Plus de 30 entreprises sont donc visées par cette mesure : les fameuses GAFA bien entendu (Google, Amazon, Facebook et Apple) mais également Airbnb, Uber et Booking. Bruno Le Maire a annoncé que cette taxe ne concernait pas les start-up françaises mais qu'elle visait toutefois Criteo, fondée en 2005. Spécialisée dans le ciblage publicitaire à partir des données de navigation des internautes, l'entreprise française cotée au Nasdaq fait partie d'un secteur particulièrement visé par la taxe, celui de « la revente de données personnelles à des fins publicitaire ».


Les patrons français réclament la même imposition pour tous


Du côté des entreprises françaises justement, nombreuses sont celles à se féliciter de la mise en place de cette taxe, espérant toutefois qu'elle ne soit que la première étape vers un rééquilibrage en profondeur de la taxation des entreprises. C'est notamment le cas d'Alexandre Bompard, le dynamique PDG de Carrefour qui s'est exprimé dans le Journal du Dimanche : « Il faut aussi impérativement mettre un terme au déséquilibre fiscal entre des enseignes comme les nôtres et les plateformes universelles américaines ou chinoise. (... ) Je ne demande pas de faveur mais au moins un principe simple : à chiffre d'affaires égal, imposition égale. » Bruno Le Maire a précisé que les GAFA payant leurs impôts en France pourraient réduire d'un tiers le montant de la taxe. Une première étape vers l'égalité réclamée par de nombreux patrons français. 

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