Le temps du retour sur investissement

Cela fait déjà quatre ans que le fond d'investissement britannique Lion Capital a fait l'acquisition de Picard, le roi du surgelé, et la marque préférée des Français, en la rachetant pour 1,5 milliards d'euros à un autre fonds, BC Partners. Le fonds possède aussi d'autres marques emblématiques de l'économie française, comme Afflelou, Findus, ou Orangina-Schweppes. Quatre ans, c'est à peu près la durée moyenne après laquelle un fonds cherche à obtenir un retour sur ses investissements, et commence à s'interroger sur les opportunités et les moyens d'y parvenir. Lion Capital ne fait pas exception à cette règle.

Faute d'une entrée en bourse, une cession ferait l'affaire

Il semblerait que Lion Capital ait tout d'abord envisagé une introduction en bourse de la société, excellent moyen d'obtenir un retour sur investissement, tout en conservant une entreprise qui dégage un chiffre d'affaires de 1,4 milliards d'euros par an, et jouit d'un capital confiance inégalé auprès des consommateurs. Mais la mauvaise conjoncture boursière est venue contrecarrer ces projets, et la meilleure option semble donc, dans le contexte actuel, une cession de l'entreprise.

Picard maintien néanmoins ses objectifs

A la veille des fêtes de fin d'année, période cruciale pour Picard, cette éventualité ne semble pas déstabiliser le PDG de l'entreprise, Philippe Pauze, qui ne cherche même pas à démentir la rumeur. « C'est tout à fait normal », a-t-il déclaré à L'Edition du Soir de Ouest-France. Quel que soit le repreneur, qu'il s'agisse d'un groupe de l'agro-alimentaire, d'un géant de la distribution, ou d'un autre fonds d'investissements, « cela ne nous empêchera pas de mettre en uvre nos projets de croissance ». Ces objectifs passent, avant tout, par une internationalisation. Actuellement, Picard ne compte que 61 magasins à l'étranger, ce qui ne représente que 3% de son chiffre d'affaires. L'ambition est de parvenir à 10%.