La guerre russe en Ukraine, un prétexte pour freiner la transition agricole ?

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Face aux dangers pour la sécurité alimentaire mondiale provoqués par la guerre en Ukraine, les tenant d'une agriculture intensive suggèrent la nécessité de remettre en cause certaines normes environnementales afin de "produire plus". Une "instrumentalisation", ainsi qu'une stratégie inefficace voire dangereuse, dénoncent les défenseurs de l'environnement, qui s'expliquent dans une lettre ouverte au Président de la République. Explications.

Publié le 16-03-2022 par Giulietta Gamberini

L'inquiétude des défenseurs de l'environnement ne cesse de monter. Depuis la guerre engagée par la Russie contre l'Ukraine, les appels à produire plus sur les sols agricoles français et européens dans le but de pouvoir nourrir les pays qui dépendent des importations des pays en conflit, se multiplient.

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La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea), à l'unisson de la fédération européenne Copa-Cogeca, les assortit même d'une remise en cause accrue  des objectifs environnementaux européens à l'horizon 2030. Un lobbying déjà intense avant la guerre en Ukraine. A ses yeux, ceux-ci freinent trop la production agricole. Pour rappel, ces objectifs sont une réduction de l'utilisation des pesticides de 50% et des fertilisants de 20%, ainsi que la consécration de 25% des terres à l'agriculture biologique et la mise en jachère de 10% des surfaces.

Face à la crise alimentaire qui s'annonce, "(...) les solutions écologiquement compatibles ne sont acceptables que si elles n'entraînent pas une baisse des volumes de production. Et nous ne pouvons plus imaginer, comme l'exige la stratégie européenne Farm to Fork, de consacrer des terres arables à la seule biodiversité : comment l'expliquer aux pays qui ont besoin de nos céréales pour se nourrir?", explique Henri Biès-Péré, vice-président de la Fnsea.

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