"La Grèce est soumise à une logique coloniale" (James Galbraith)

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James Galbraith, économiste à l'université d'Austin (Texas) et ancien conseiller de Yanis Varoufakis lorsqu'il était ministre de l'Economie de Grèce, revient sur la situation dans ce pays, sur la zone euro et sur les "réformes structurelles" en France.

Publié le 01-06-2016 par Romaric Godin

James Kenneth Galbraith, né en 1952, est le fils de John Kenneth Galbraith, figure de proue du keynésianisme étasunien de l'après-guerre et conseiller de plusieurs présidents des Etats-Unis. Professeur à l'université d'Austin, au Texas, il a critiqué l'emprise du marché sur la gauche dans son ouvrage L'Etat prédateur et est un des économistes les plus sévères à l'encontre de la pensée libérale. Ami de Yanis Varoufakis, il a été son conseiller pendant les quelques mois du passage de ce dernier au ministère des Finances grec en 2015. De passage à Paris, il livre à La Tribune ses réflexions sur la Grèce, l'euro, les « réformes structurelles » en France, et les élections aux Etats-Unis.

Votre dernier ouvrage traduit en français relate votre expérience en tant que conseiller du ministre des Finances grec Yanis Varoufakis au cœur de la tourmente grecque de l'an dernierⁱ. Un an après, quel regard portez-vous sur le nouvel « accord » annoncé le 24 mai dernier par l'Eurogroupe ?

La vente en liquidation de la Grèce se poursuit et ce soi-disant accord n'est qu'une nouvelle étape de ce processus. Il signifie encore des réductions dans les pensions, encore une accélération des privatisations à des prix bradés, encore des hausses de taxes indirectes. C'est l'assurance de la poursuite de l'étranglement de l'économie hellénique avec des délocalisations d'entreprises, des expulsions de particuliers de leur logement et la cession de biens d'Etat - les ports, les aéroports, les chemin de fer et

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