La Grande-Bretagne accuse Airbus de corruption

La Grande-Bretagne accuse Airbus de corruption

L'office britannique de lutte contre la corruption, le Serious Fraud Office (SFO), a ouvert une enquête criminelle contre Airbus pour corruption.

Publié le 08-08-2016 par Bertrand Dampierre

Soupçons de pots-de-vin

 

Le Royaume-Uni vient d'ouvrir une enquête criminelle pour corruption à propos d'Airbus Group. Le Serious Fraud Office (SFO), instance réglementaire de lutte contre la corruption en Grande-Bretagne, vient en effet d'entamer une procédure à l'encontre de l'avionneur européen « sur des soupçons de fraude, pots-de-vin et corruption dans l'activité de l'aviation civile » ; c'est du moins ce qu'aurait précisé le gendarme britannique des affaires au constructeur aéronautique, a déclaré ce dernier dans son communiqué de presse.

L'affaire part de la découverte, lors d'un audit interne, de l'omission du rôle joué par des consultants à l'occasion de la négociation de certains contrats à l'étranger, et des rétributions qui leur ont été accordées. Suite à cette découverte, l'équivalent britannique de la Coface, le UK Export Finance, avait transmis un dossier au Serious Fraud Office, et le Royaume-Uni avait suspendu les crédits à l'exportation qu'il accordait généralement à Airbus Group. La France, puis l'Allemagne, avaient également pris la même décision.

 

Le poids du Brexit

 

Le groupe Airbus a déclaré dans son communiqué de presse qu'il allait coopérer avec le Serious Fraud Office, et a rappelé, comme il l'avait déjà fait en avril dernier, que ces omissions n'étaient pas intentionnelles. Par ailleurs, si les suspensions de crédit à l'exportation ne touchent que moins de 6% des ventes réalisées par Airbus à l'étranger, une amende lourde pourrait sanctionner l'avionneur toulousain.

On ne peut pas non plus oublier que le groupe n'est pas dans les petits papiers du nouveau gouvernement britannique. En effet, durant la campagne référendaire, Airbus, premier acteur du commerce extérieur britannique, avait appelé ses 15 000 salariés à prendre position en faveur du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne : « Nous pensons fermement que cela a du sens économiquement de rester dans l'UE, qui a aidé à faire de l'entreprise un succès mondial », avait expliqué la direction à ses salariés. Il n'est pas impossible qu'Airbus ait à payer cette prise de position.

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