« La gauche a lâché le monde du travail » (Laurent Berger, CFDT)

jeudy x berger

L'ENTRETIEN DU JEUDY. A trois semaines de son départ, le secrétaire général de la CFDT règle ses comptes avec Emmanuel Macron. Laurent Berger ne lâche rien sur la réforme des retraites. Il se félicite du projet de loi Liot qui permettra enfin aux députés de s'exprimer sur le report à 64 ans. La CFDT est néanmoins prête à construire un agenda social avec le patronat et le gouvernement « si les sujets sont suffisamment prometteurs pour les travailleurs ». Sur la question du travail, Laurent Berger dénonce notamment ceux qui « ont opté pour la défense du droit à la paresse ». Si, selon lui, la gauche a un avenir, il ne se voit pas en prendre la tête pour la bataille de 2027, mais affirme qu'il répondra présent pour combattre le Rassemblement national. Sur l'immigration, il estime enfin que la loi promue par le gouvernement « n'est pas nécessaire ».

Publié le 01-06-2023 par Bruno Jeudy

LA TRIBUNE- Croyez-vous vraiment que la proposition de loi du groupe Liot, si toutefois elle était adoptée à l'Assemblée nationale, permettrait d'abroger la retraite à 64 ans pourtant promulguée le 14 avril dernier ?

LAURENT BERGER- Non, on n'a jamais fait croire ça aux gens. Mais puisque le   gouvernement a voulu s'exonérer d'un vote du Parlement sur cet article-là, et que de l'autre côté, ce sont les Insoumis qui avaient bloqué l'examen de l'article 7, voilà enfin une occasion pour les députés de s'exprimer pour la première fois sur la retraite à 64 ans ! Ce n'est pas la CFDT qui a déposé cette proposition.

Est-ce bien raisonnable de faire croire aux Français qu'on reviendra sur la réforme, de dire comme vous le faites qu'on n'en finira jamais avec la réforme des retraites ?

Non, ce n'est pas un leurre. C'est plutôt l'illustration que cette réforme est le résultat d'un vice démocratique. Je maintiens l'expression à propos d'un projet de loi aussi fondamental sur lequel il n'y aura pas eu de vote et une adoption grâce au 49.3. Je l'avais dit. Oui, je le répète il y a eu vice démocratique car l'exécutif a usé de tout l'arsenal parlementaire pour changer radicalement la vie de deux millions de travailleurs et particulièrement ceux qui sont les plus exposés à des métiers difficiles. Ça pose un problème quand même que le Parlement, sur une mesure phare, les 64 ans, ne puisse pas délibérer par le vote.

LIRE ICILE PORTRAIT DE LAURENT BERGER PAR BRUNO JEUDY

Quand le match est perd

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités