La Fnac entre stabilité et prudence

La Fnac entre stabilité et prudence

La Fnac vient de publier ses résultats trimestriels, marqués par des ventes stables. Mais le distributeur de produits culturels et high tech reste prudent sur l'état du marché et la conjoncture.

Publié le 23-10-2015 par Aglaë Derouen

Embellie en France

 

Certaines entreprises inquiètent les marchés en publiant des résultats marqués par une croissance à deux chiffres. En publiant un chiffre d'affaires en baisse de 0,3% au troisième trimestre de l'exercice 2015, le distributeur de biens culturels et techniques, lui, les rassure. Ce n'est pas parce que, à taux de change et périmètre constants, les ventes augmentent de 0,6%, mais à cause de la base de comparaison. En effet, en 2014, la période estivale avait été faste, et s'était caractérisée par une hausse aussi spectaculaire qu'inattendue des ventes de 4,7%. Et c'est aussi parce que la Fnac est plus que beaucoup d'autres entreprises, très fortement tributaire des vicissitudes de la conjoncture économique de la France, qui demeure son principal marché, et représente 71% de son chiffre d'affaires global. Or, dans l'hexagone, la Fance enregistre une hausse de 0,6% de ses ventes par rapport à cette période faste qui sert de point de comparaison.

 

 

Nouvelles familles à succès

 

Selon le groupe, « Cette dynamique favorable des ventes traduit le succès des opérations commerciales réalisées à l'occasion de Back-to-School et la contribution positive de l'ensemble des leviers stratégiques mis en uvre (renforcement du modèle omnicanal, élargissement de l'offre produits et expansion sur les nouveaux formats) ». Il est d'ailleurs indéniable que l'élargissement de l'offre a payé. Depuis que la Fnac s'est lancée sur de nouvelles familles de produits, comme la téléphonie, les jouets, la papeterie, le petit électroménager, et, tout récemment, les objets connectés, les ventes de ces nouvelles gammes ne cessent de progresser. En 2014, elles représentaient 10,9% du chiffre d'affaires. Pour le premier semestre de l'exercice 2015, leur part s'élevait à 13,8%. Au troisième trimestre, elle croît encore, pour atteindre 15,7% du chiffre d'affaires.

 

 

Ouvertures en perspective

 

Si le marché français repart, et que ces nouvelles gammes rencontrent un succès, les prochaines ouvertures de magasins devraient aussi contribuer à renforcer la dynamique des ventes. D'ici à la fin de l'année, la Fnac va en effet ouvrir cinq nouveaux points de vente : deux « travel retail » en franchise dans des concessions, et trois sur son nouveau format de proximité. L'une d'entre elles est d'ailleurs une conversion d'un magasin culturel Intermarché, situé dans un centre commercial. À l'étranger aussi, les ouvertures se multiplient. En Espagne, le groupe va ouvrir son premier magasin de proximité en Navarre, à Pampelune, au mois de novembre. Il cherche aussi à se développer en Afrique subsaharienne, puisque deux magasins vont ouvrir leurs portes prochainement à Abidjan.

Malgré tout, la Fnac veut rester prudente et sait garder raison. Le groupe a donc attiré l'attention des investisseurs sur les incertitudes liées à la conjoncture économique. Mais il a néanmoins maintenu ses objectifs de rentabilité opérationnelle. C'est donc un groupe solide, et plein de maîtrise, qui se lance à la conquête de son principal concurrent, Darty.

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