"La crise a accéléré le mouvement tectonique vers l'investissement durable" (Stéphane Lapiquonne, BlackRock)

Stéphane Lapiquonne

ENTRETIEN - Pour Stéphane Lapiquonne, directeur de BlackRock France et co-responsable de l'Europe continentale, la crise a joué un rôle de détonateur en faveur de l'investissement durable. Chez le premier gestionnaire d'actifs de la planète, la collecte vers des stratégies qui intègrent les facteurs durables a bondi de 60% en un an. Critiqué pour la non exécution des bonnes intentions affichées, BlackRock s'engage à soutenir davantage les résolutions actionnariales portant sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.

Publié le 23-03-2021 par Propos recueillis par Juliette Raynal

LA TRIBUNE : En un an, les indices boursiers sont passés du krach à l'exaltation. Comment voyez-vous la sortie de crise pour les marchés financiers ?

Stéphane Lapiquonne : La nature des marchés c'est d'anticiper. Or, nous sommes dans un contexte où il y a un stimulus budgétaire et monétaire très important. Il n'est donc pas étonnant que les marchés financiers anticipent une croissance plus grande que ce qu'ils anticipaient avant la pandémie. A quoi ressemblera la sortie de crise ? Tout va dépendre de comment les capitaux seront déployés. Si l'argent est déployé sur les bons acteurs, cela va accroître la croissance structurelle et durable de nos économies qui permettra de garder la dette des États dans des proportions gérables. Mais si l'argent est mal utilisé cela risque de poser des problèmes à moyen terme.

Pensez-vous qu'il existe des bulles financières sur les marchés ?

S.L : Nous ne pensons pas que nous sommes sur une bulle financière. Les principales économies vont retrouver des niveaux d'activité d'avant-pandémie d'ici 6 à 18 mois, selon les pays et les régions du monde. A cela s'ajoutent des plans de relance sans précédents. On doit prendre en considération ces stimulus budgétaires et monétaires qui engendrent une accélération de l'économie et donc une valorisation des actifs financiers.

Les perspectives d'inflation semblent, elles, avoir changé...

 S.L : Tout le monde reconnaît que la situation a changé. Le chômage reste certes élevé, ce qui constitue une source défla

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