La Chine fait main basse sur le blé ukrainien dans l'indifférence européenne

Blé Ukraine

OPINION. Aux portes de l'Union européenne, Pékin est devenu le principal acheteur des très convoitées productions de céréales d'Ukraine. La souveraineté alimentaire européenne pourrait être menacée. Par Jean-Jacques Handali, directeur et administrateur de Cosmopolis Conseil (Genève).

Publié le 03-11-2021 par Jean-Jacques Handali

L'agriculture ukrainienne est l'un des seuls secteurs exportateurs du pays. On y cultive blé, orge, betterave et pomme de terre en grande quantité. Ces quatre céréales et plantes permettent à ce pays de se positionner parmi les premiers producteurs mondiaux (entre la 3e et la 8e place, respectivement, selon la culture concernée). À l'époque de l'empire soviétique, l'Ukraine était d'ailleurs connue pour être « le grenier à blé de l'Europe orientale ».

Cette constatation n'a sans doute pas échappé à la sagacité des hauts représentants céréaliers de la République Populaire de Chine (RPC). En 2020, l'Ukraine a ainsi exporté près de 7 millions de tonnes de céréales en direction de l'Empire du Milieu ; un chiffre en forte hausse par rapport à l'année précédente. Ces transactions représentent une enveloppe de près 1,9 milliard de dollars. Graduellement, la Chine est-elle en train de devenir le principal client agricole de l'Ukraine ? Mais l'Europe reste les bras ballants, et ne réagit pas.

La Chine perd des terres arables

L'offensive chinoise sur les terres agricoles du monde entier a débuté il y a de nombreuses années en Afrique, en Amérique latine, mais aussi et surtout en Australie : en 2017, des millions d'hectares y étaient rachetés par des hommes d'affaires chinois. Une technique bien rodé: pour passer sous le seuil des investissements nécessitant une autorisation du gouvernement de Canberra, les Chinois multiplient les achats de petite surface, qu'ils additionnent ensuite.

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