La bataille de Suez est lancée

Jean-Pierre Clamadieu, président d'Engie (à g.), Bertrand Camus, directeur général de Suez (au centre) et Antoine Frérot, PDG de Veolia

C'est le feuilleton industriel et boursier de la rentrée: Veolia parviendra-t-il à conquérir Suez pour accomplir le projet déjà ancien d'une union entre ces rivaux centenaires, leaders mondiaux de l'eau et des déchets ?

Publié le 05-09-2020 par Catherine Hours, AFP

Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a secoué le marché financier, les acteurs du secteur et les observateurs en annonçant dimanche soir qu'il offrait de racheter à Engie l'essentiel de ses parts (29,9%) dans Suez, avant de lancer, dans un second temps, une OPA sur le reste des actions.

Son ambition: construire le "champion mondial de la transformation écologique", un géant français pesant plus de 40 milliards d'euros, apte à proposer plus de services et d'innovations "pour préserver les ressources de la planète", sur fond de compétition accrue - chinoise notamment. Un plan "gagnant pour tous", à l'en croire.

Et pourtant l'affaire n'est pas entendue: la cible ne compte pas se laisser prendre et le vendeur a l'intention de faire monter le prix, comme l'a fait savoir le président d'Engie vendredi.

"Le compte n'y est pas", a-t-il dit sur BFM Business. Jean-Pierre Clamadieu appelle aussi Veolia à revoir le contenu du projet, et se dit prêt à étudier un plan alternatif que pourrait lui présenter la direction de Suez, tout en appelant les deux parties à "instaurer le dialogue".

L'emploi au coeur de la bataille

Le directeur général de Suez, Bertrand Camus, a toutefois adopté un ton offensif pour dénoncer le projet de Veolia, dans un message aux salariés.

"Cette démarche n'est ni amicale, ni pertinente. Elle nie la spécificité de nos valeurs, de notre culture et de notre projet stratégique", présenté il y a moins d'un an, écrit-il. Ce patron de 53 ans, nommé au printemps 2019 et qui a fa

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