L'Autorité de la concurrence s'invite dans la gestion du CDG Express

L'Autorité de la concurrence s'invite dans la gestion du CDG Express

Transdev, qui se dispute l'exploitation du CDG Express avec Keolis-RATP Dev, vient de saisir l'Autorité de la concurrence. L'affaire se corse davantage pour le gouvernement concernant le train qui reliera l'aéroport Roissy-CDG et la gare de l'Est.

Publié le 19-11-2018 par Bertrand Dampierre

Transdev dénonce l'union de deux monopoles


Le spécialiste des solutions de mobilité Transdev vient de déposer une plainte auprès de l'Autorité de la concurrence. Il reproche à Keolis-RATP Dev, avec qui il est au coude à coude pour exploiter la liaison ferroviaire entre la gare de l'Est et l'aéroport Roissy-CDG à partir de 2024, d'avoir recours à une pratique anticoncurrentielle. « On craint d'être éliminés pour de mauvaises raisons et pas sur le fond », assurent les dirigeants de Transdev, qui vient de décrocher un contrat à 900 millions d'euros en Colombie.

L'instruction du gendarme de la concurrence pourrait durer plusieurs mois, et quel que soit le vainqueur désigné par le gouvernement, le perdant présentera un recours. La complexité de ce dossier et les péripéties associées commencent à mettre sérieusement en danger l'ouverture de la ligne prévue en 2024, avant les Jeux olympiques.


Un dossier brûlant pour François de Rugy


Difficile, dans un tel contexte, de trancher. Cette lourde tâche a été confiée à François de Rugy, la ministre des Transports Élisabeth Borne ayant été écartée pour éviter les accusations de conflit d'intérêts. Dans les prochains jours, le ministre de la Transition écologique et solidaire devra choisir parmi les « deux offres excellentes et très bien travaillées » celle qui doit l'emporter.

Les deux projets sont solides mais présentent quelques failles. Celui de Transdev prévoit la construction d'un dépôt de trains dont le coût s'élèverait à plusieurs dizaines de millions d'euros. Celui de Keolis-RATP Dev prévoit l'utilisation d'installations de la SNCF, mais cette cohabitation pourrait avoir une incidence sur le trafic en Île-de-France, un risque que le gouvernement ne peut pas ignorer. Réponse dans quelques jours.

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