L'Allemagne, le maillon faible de l'Europe

Allemagne

Encensée durant seize ans pour la gestion de son pays, l'ancienne chancelière Angela Merkel se voit sévèrement critiquée aujourd'hui pour ses choix en matière d'énergie. L'économie allemande prise au piège de sa dépendance aux énergies fossiles de la Russie de Vladimir Poutine ne peut couper ou réduire drastiquement ses approvisionnements, notamment de gaz, sans tomber en récession. Mais devant les crimes de guerre perpétrés par l'armée russe en Ukraine, les sanctions européennes vont devoir porter sur ce secteur, dont les revenus financent les opérations militaires en Ukraine.

Publié le 05-04-2022 par Robert Jules

 Pays modèle jusqu'ici de l'Union européenne, l'Allemagne va-t-elle devenir "l'homme malade" de l'Union européenne ? On pourrait le penser au regard des perspectives sombres de l'économie. Avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les sanctions occidentales contre Moscou qui ont suivi, le Conseil des experts allemand vient de réviser amplement à la baisse son estimation de croissance de 4,6% à 1,8% pour 2022, et à la hausse sa prévision de l'inflation de 2,6% à 6,1%.

Mais, au-delà de ces données, c'est la dépendance énergétique de l'Allemagne à la Russie gouvernée par Vladimir Poutine qui plombe la première économie européenne. Outre Rhin, le bilan des 16 années passées au pouvoir d'Angela Merkel soutenue par une majorité d'Allemands fait l'objet d'une évaluation critique. Avant l'invasion, 45% de ses importations de gaz, 47% de celles de charbon, et de 25% à 30% de celles de pétrole venaient de Russie. Cette absence de diversification résulte en effet des choix de la chancelière. Après la catastrophe de Fukushima, Angela Merkel a décidé l'arrêt du nucléaire et miser sur les énergies renouvelables (éolien et solaire) en vue d'une éventuelle coalition avec les Verts. Elle a également approuvé et soutenu le projet à 10 milliards d'euros du gazoduc de Nord Stream 2, permettant d'augmenter les livraisons de gaz en évitant de traverser l'Ukraine, de même qu'elle a annulé les projets d'infrastructures de GNL. "Le monde constate que la stratégie allemande a engendré un désastre

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