L'Europe se fracture sur le front du gaz russe

La france va presider une reunion en urgence de l'ue sur le gaz russe

Sur la question des importations de gaz russe, la politique de l'Union européenne semble illisible. Et pour cause, tandis que certains énergéticiens du Vieux continent refusent désormais de se fournir auprès de Gazprom, d'autres se plient aux règles du Kremlin afin d'assurer les livraisons, sans contradiction aucune de la Commission. En résultent des positions incohérentes, dont Vladimir Poutine entend tirer parti. Analyse.

Publié le 02-06-2022 par Marine Godelier

Si l'accord autour d'un embargo partiel de l'Union européenne (UE) sur le pétrole russe a, logiquement, fait grand bruit en début de semaine, la nouvelle peine à en éclipser une autre, bien moins réjouissante : mardi 31 mai, les chefs d'Etat et de gouvernement ont quitté Bruxelles sans aucune avancée concrète sur la question épineuse des importations de gaz, dont le Vieux continent a toutes les peines du monde à se détacher.

Pire : sur le sujet, les décisions semblent plutôt venir de Moscou. Jusqu'à donner l'impression que Vladimir Poutine tire les rênes, prenant de court les Vingt-Sept en l'absence d'une position claire de leur part. En effet, ces derniers jours, l'entreprise d'Etat russe Gazprom a fermé elle-même le robinet au fournisseur néerlandais GasTerra B.V., ainsi qu'à Orsted et Shell, privant de leurs livraisons le Danemark et l'Allemagne. Et ce, quelques semaines seulement après l'annonce d'une coupure des échanges avec la Pologne, la Bulgarie et la Finlande. Ainsi, les exportations de gaz russe ont chuté de 27,6% entre janvier et mai 2022 par rapport à la même période l'année précédente, a fait savoir Gazprom ce mercredi.

De quoi accentuer la menace d'une interruption brutale des flux par le Kremlin dans les autres pays, notamment en Italie ou en France, où le business as usual reste pour l'instant de mise... et toléré par la Commission européenne, malgré les représailles en place.

Tour de passe-passe

Et pourtant, il y a quelques semaines, le ton semblait se durci

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