L’application de rumeurs Gossip ne fait pas rire la Cnil

Isabelle Falque-Pierrotin

L'application polémique, qui avait inquiété jusqu'à Najat Vallaud-Belkacem, porte 'des atteintes graves à la vie privée", estime la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Sa société éditrice risque jusqu'à 3 millions d'euros d'amende.

Publié le 17-10-2016 par Sylvain Rolland

Les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures. En mai et juin 2015, l'application Gossip ("ragot" en anglais), spécialisée dans la divulgation de potins de manière totalement anonyme, avait connu un succès fulgurant dans les cours de collèges et les lycées, jusqu'à inquiéter la ministre de l'Education nationale elle-même, Najat Vallaud-Belkacem.

Et pour cause : l'application permet de publier anonymement des rumeurs, avec du texte, des photos ou des vidéos, concernant des personnes faisant partie de ses contacts. Bien entendu, le seul moyen de vérifier qu'on n'est pas victime d'une rumeur est de s'inscrire sur l'application... De quoi rendre Gossip extrêmement virale, au point que la vie de plusieurs ados avait rapidement tourné au cauchemar. Face au tollé, sa créatrice, la française Cindy Mouly, déclarait qu'il s'agissait simplement d'humour. "C'est fait pour s'amuser, se taquiner, comme on le fait tous", se défendait la jeune femme.

Atteintes graves à la vie privée

Mais la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) n'a visiblement pas le même sens de l'humour. Plus d'un an après la polémique, l'institution réagit -enfin- en mettant en demeure la société éditrice de l'application, WGM, pour des "atteintes graves à la vie privée".

La Cnil a été très sensible au fait qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser l'application pour en devenir la victime. "Concrètement, cela signifie qu'une personne n'ayant pas l'application, y compris mineure, peut faire l'objet de

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