Droits de vote doubles

Dans le cadre de la « Loi Florange », qui accorde une prime aux actionnaires stables des groupes en leur attribuant un droit de vote double, l'Etat a souhaité augmenter sa part dans le capital de Renault de façon à disposer d'une minorité de blocage lors des assemblées générales, et en particulier de la prochaine qui doit justement décider de l'attribution de ces droits.

Le Conseil d'Administration du constructeur automobile français, Carlos Ghosn en tête, a justement voté la semaine dernière une résolution permettant de déroger à cette loi. Elle doit être soumise au vote de l'Assemblée Générale, et l'Etat espère donc faire échouer la résolution.

Remis en cause de l'équilibre de l'alliance

Présent au salon de l'automobile de Shanghai, Carlos Ghosn a annoncé que le Conseil d'Administration de du constructeur automobile nippon, dont il est aussi le président, va se réunir pour examiner la situation induite par la montée au capital de l'Etat dans Renault, qui contrôle Nissan avec 43,4% des parts du groupe. L'idée de Carlos Ghosn est que cet accroissement de la participation de l'Etat remet en cause l'équilibre de l'alliance entre les deux constructeurs.

Les solutions de sortie

Plusieurs solutions sont envisageables pour sortir de cette situation tendue : celle du désaccord, tranché par l'Assemblée Générale. Une autre consisterait à accorder aussi à Nissan des droits de vote double, pour compenser ceux acquis par l'Etat. Mais cela contraindrait Renault à céder une partie du capital de Nissan, pour ne plus y être l'actionnaire de contrôle. Enfin, compte tenu du fait que, sur le plan industriel, les deux constructeurs sont dans une démarche d'intégration de plus en plus aboutie, la dernière solution possible pourrait tout simplement être la fusion des deux groupes.