Première femme à la tête d'une entreprise du CAC 40

L'Assemblée Générale des actionnaires d'Engie, réunie aujourd'hui, va prendre une décision qui marquera l'histoire de l'économie française. En effet, en dissociant aujourd'hui les fonctions de Président et de Directeur Général, elle va, pour la première fois en France, confier les commandes d'une entreprise du CAC 40 à une femme. Gérard Mestrallet deviendra donc Président non exécutif, et Isabelle Kocher Directrice générale exécutive du groupe gazier issu de la fusion entre GDF et Suez.
Proche de la retraite, et maintenu à son poste par l'État simplement parce qu'il assurait la coordination du groupe Business Dialogue dans le cadre de la COP21, Gérard Mestrallet, du haut de ses 67 ans, ne percevra plus par ailleurs qu'une rémunération symbolique, et devra s'incliner devant son ex numéro 2. Les relations entre les deux se seraient d'ailleurs complexifiées durant ces derniers mois, chacun ayant une idée bien arrêtée de son rôle.



Une feuille de route dangereuse

Isabelle Kocher, ingénieure des Mines, est entrée dans le groupe en 2002, où elle a occupé durant plusieurs années les fonctions de Directrice Financière. En 2014, elle a été nommée Directrice Générale Déléguée en charge des opérations. De ce poste, elle a déjà commencé, non sans peine, à imprimer sa marque, en coordonnant le projet de refonte du groupe autour de 24 entités intégrées, correspondant essentiellement à des aires géographiques.
Pour l'assister, elle avait déjà procédé à quelques nominations et recrutements externes, comme ceux de Judith Hartmann à la Direction Financière, de Yves Le Gélard à la DSI, et de Pierre Deheunynck au poste de DRH. En interne, elle a aussi permis à Sandra Lagumina, une autre femme, de se hisser au poste de Directrice Générale Adjointe.
Isabelle Kocher va donc désormais piloter seule le navire Engie sur la route de la transition énergétique. Un voyage difficile et peuplé d'écueils, et plus dangereux encore pour elle si les tensions avec Gérard Mestrallet subsistent.