Internet : le retour de la Force ?

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"Je cherchais comment faire campagne pour notre règlement sur la protection des données. Voilà, c'est fait", a observé depuis Bruxelles la commissaire européenne à la Justice, Vera Jourova, en lançant un ironique "Merci" à Mark Zuckerberg. Pour l'Europe, l'affaire Facebook/Cambridge Analytica sonne comme un revanche et la reconnaissance qu'une régulation des Gafa est possible.

Publié le 15-04-2018 par Philippe Mabille

L'audition de Mark Zuckerberg cette semaine devant le Congrès des États-Unis est un tournant dans l'histoire de la relation que nous entretenons avec les géants du numérique. L'affaire Facebook/Cambridge Analytica a servi de déclencheur à la prise de conscience de l'enjeu clé de la propriété des données, principal carburant de la puissance des Gafa, acronyme inventé en Europe pour désigner Google, Apple, Facebook et Amazon, et, par extension, tous les géants américains de la tech. Il faut dire que l'affaire et grave, avec 87 millions de comptes Facebook piratés et utilisés pour faire de la manipulation politique de masse. « Bienvenue en 1984 », aurait dit George Orwell !

Le patron de Facebook s'est certes excusé, affichant une mine contrite, mais le milliardaire de 33 ans n'a apporté aucune réponse convaincante sur les moyens de « réparer Facebook ». Face à la pression, grandissante, aux États-Unis comme en Europe, pour une meilleure régulation, Mark Zuckerberg s'en tient à un discours convenu : pas question de remettre en cause un modèle gratuit basé sur la publicité. « La vraie question, c'est quelle est la régulation appropriée ? » a-t-il lancé.

Dans un paysage mondial où s'opposent deux blocs, pour simplifier, les Gafa à l'Ouest, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) à l'Est, l'Europe apparaît comme un nain numérique. Nous avons trop longtemps abdiqué, renoncé à tout pouvoir sur nos données en échange du service gratuit apporté par ces sociétés. Nous, Européens, somm

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