Nouvelle stratégie ?

Vincent Bolloré serait-il en train de revoir sa stratégie, puisque celle de convergence entre réseaux et contenus lui vaut de se faire tailler des croupières par Patrick Drahi depuis quelques mois et des embarras juridiques en Italie ? Cela n'est pas impossible, si l'on en juge par la nouvelle idée qui a germé dans la tête de l'homme d'affaires finistérien et qui prend forme dès ce matin par une annonce retentissante.

En effet, Bolloré a décidé d'un rapprochement entre Vivendi, groupe de médias, de contenus et de divertissements, et Havas, groupe de publicité et de communication intégrée. L'issue de l'opération ne laisse planer que peu d'incertitude, dans la mesure où le groupe Bolloré contrôle 60 % du groupe Havas et qu'il est également l'actionnaire principal de Vivendi. Pour l'instant, comme l'indiquent les communiqués de presse des trois groupes, la proposition est étudiée par les instances dirigeantes afin de préparer la signature d'un contrat d'acquisition.

Fertilisation croisée

Vivendi a communiqué une offre indicative de rachat qui propose un prix unitaire de 9,25 euros, soit une prime de 8,8 % par rapport au cours de 8,47 euros sur lequel a clôturé hier le titre Havas à la Bourse de Paris. En vertu du droit boursier, Vivendi envisagerait, en cas d'accord sur l'opération initiale, de lancer ensuite une OPA sur le solde du capital de Havas dans les mêmes termes financiers.

Selon la direction du groupe de publicité et de communication globale, « si cette opération allait à son terme, elle permettrait à Havas de bénéficier du savoir-faire de Vivendi dans la gestion des talents, la création de contenus et leur distribution. En retour, elle donnera à Vivendi accès aux expertises de Havas en matière de consumer science, maîtrise des données et nouveaux formats créatifs ».

Vivendi deviendrait alors le roi des contenus ciblés et profilés et un acteur majeur du brand content, tandis qu'Havas disposerait d'atouts qu'aucun de ses concurrents ne possède.