Google : une amende record... mais un problème concurrentiel (très) loin d'être résolu

L'ue inflige a google une amende record

Au regard des enjeux stratégiques et des moyens à mettre en oeuvre pour les remplir, l'amende prononcée par la Commission européenne paraît bien dérisoire. Par Julien Pillot, Université Paris-Saclay

Publié le 21-07-2018 par Julien Pillot

L'amende infligée à Google par la Commission européenne a beau avoir atteint le montant record de plus de 4,3 milliards d'euros, elle nous apparaît comme un cautère appliqué sur une jambe de bois tant elle semble dérisoire au regard des effets anticoncurrentiels des pratiques visées par la décision. Pour bien en saisir toute la portée, il nous faut revenir sur les trois fondements de la décision.

1. La vente liée des applications de recherche et de navigation de Google

Par ce procédé, Google s'assurait que tous ses services (Chrome, Google Play et Google search) étaient préinstallés sur les appareils mobiles fonctionnant sous Android, son système d'exploitation maison. Cela pouvait même être une condition essentielle à l'octroi d'une licence Android.

Le problème d'une telle pratique réside dans le fait qu'elle crée une distorsion de concurrence (dite de statu quo) dans la mesure où les acheteurs de téléphones mobiles disposant nativement de ces services ne sont aucunement incités à télécharger des offres concurrentes (quand elles existent).

Ainsi, la Commission rappelle que 95 % des recherches effectuées sur terminal Android le sont via Google search, quand elles ne pèsent que 25 % sur Windows Mobile où les applications Google ne sont pas préinstallées. Microsoft s'était justement vu infliger une amende pour des pratiques similaires de ventes liées entre son système d'exploitation pour PC Windows et ses logiciels maison Internet Explorer et Windows Media Player. Les terminaux

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