"Gilets jaunes" : quel est le rôle des pétroliers dans la hausse des prix à la pompe ?

Petrole: le marche est correctement approvisionne a ce stade

Une étude de la rentabilité du secteur pétrolier depuis le début des années 2000 montre que celle-ci s'est fortement dégradée, indépendamment des cours du Brent. Par Jérôme Caby, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Publié le 17-11-2018 par Jérôme Caby

Les mouvements sociaux de protestation contre les prix des carburants se multiplient sur le territoire français, avec notamment la grande action des « gilets jaunes » prévue pour le 17 novembre. Or, dans ce contexte, les multinationales du secteur pétrolier, qui sont pourtant présentes sur toute la chaîne d'exploitation, de l'exploration à la distribution, ne font curieusement pas l'objet d'une véritable attention. Notre objectif est ici d'apprécier le lien qui pourrait exister entre la rentabilité de ces groupes et le cours du pétrole qui, in fine (et au-delà des taxes), est à l'origine de l'inflation actuelle des prix à la pompe. C'est ce qui permettra d'apprécier l'influence que ces groupes pourraient avoir ou non sur ce phénomène.

Pour ce faire, nous avons sélectionné trois « majors » pétrolières : le britannique British Petroleum (BP), l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell (Shell), et le français Total. Pour apprécier la performance de ces sociétés de 2000 à 2017, nous avons retenu l'indicateur de référence de la rentabilité dans le secteur pétrolier, le ROACE (rentabilité des capitaux moyens employés, calculé en divisant le résultat opérationnel net ajusté par les capitaux employés moyens, capitaux propres et dettes et/ou coût de remplacement).

Sources : Comité national routier (cours du Brent), Rapports annuels des sociétés (ROACE).

Des entreprises à la rentabilité déclinante

La rentabilité des trois pétroliers évolue de concert pendant toute la période. Autrement dit,

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