Fusion nucléaire : l'utopie d'une énergie infinie

Projet Iter

Les dimensions du projet Iter, qui vise à reproduire à grande échelle l'énergie du soleil, donnent le vertige. Y compris son horizon de temps, qui peut sembler tardif au regard de l'urgence des enjeux... et des ambitions chinoises.

Publié le 22-05-2019 par Dominique Pialot

« Ce que nous essayons de faire, c'est de mettre le soleil en bouteille ». Ainsi Sabina Griffith, porte-parole d'Iter Organization, résume-t-elle le projet. L'objectif d'Iter (International thermonuclear experimental reactor) est en effet de reproduire le processus à l'oeuvre au coeur des étoiles et notamment du soleil, afin de bénéficier pour des centaines d'années d'une énergie infinie, décarbonée et beaucoup moins risquée à produire que celle du nucléaire actuel, fondé sur la fission (voir encadré).

Mais poursuivre pareille ambition nécessite d'unir ses forces, de voir grand et de raisonner à - très - long terme. L'aventure mobilise 35 pays, dont les 28 membres de l'Union européenne, les États-Unis, la Russie, l'Inde, la Chine, la Corée du Sud et le Japon. Bruxelles, via la structure Fusion for Energy (F4E), participe à hauteur de 45 %, chacune des six autres parties finançant environ 9 % du projet. Mais cet attelage n'est pas un long fleuve tranquille. Ainsi, depuis la signature fondatrice, intervenue en 2006, les États-Unis ont déjà quitté l'aventure pendant plusieurs années, pour finalement y revenir il y a quelques mois.

Aujourd'hui, bien que les équipes, auxquelles appartiennent plusieurs dizaines de salariés britanniques, assurent s'être préparées au scénario du pire, le Brexit fait planer une ombre sur le financement du projet. L'accord qui lie les partenaires prévoit qu'ils se répartissent la construction d'un premier réacteur, qui doit être assemblé en 2020. Ultér

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