Frédéric Valletoux : « La révolution qu'il faut opérer en santé, c'est de faire confiance aux acteurs de terrain »

Frédéric Valletoux lors de l'événement "Impacts Santé" organisé le 25 avril par La Tribune.

Réorganisation de la prise en charge des patients, décloisonnement, rapport entre le public et le privé : lors de la première édition d’Impacts Santé, organisée le 25 avril par La Tribune à Paris, le ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention a brossé le tableau des remèdes pour redresser un système de santé français en crise.

Publié le 29-04-2024 par Philippe Mabille

Septième ministre de la Santé d'Emmanuel Macron, ancien président de la Fédération française hospitalière, quel rapport d'étonnement faites-vous depuis votre arrivée rue de Ségur, début février ?

Frédéric Valletoux : J'arrive en toute humilité à ces fonctions qui sont compliquées. Mon étonnement, c'est que je suis frappé par la perte de sens qui touche beaucoup des intervenants du secteur de la santé et ce, quel que soit leur niveau dans la chaîne de prise en charge. Sans doute le Covid a-t-il ajouté à des difficultés, faisant qu'aujourd'hui beaucoup s'interrogent sur le sens de leur métier auquel ils consacrent beaucoup d'énergie et de temps, dans un système qui dysfonctionne et où l'on a l'impression que l'hôpital public ne va pas bien et que la médecine libérale ne va pas mieux. Ce n'est pas moi tout seul qui peux inverser cette situation, mais elle est réelle et d'autant plus étonnante qu'elle frappe nombre de grands pays occidentaux. On le voit notamment dans la désaffection des personnes qui quittent le secteur, des jeunes qui ne s'engagent plus dans les études de soins ou n'envisagent plus de faire carrière toute leur vie dans ces métiers. C'est une crise qui est peut-être plus morale et profonde que juste financière, démographique ou autre.

En 2000, l'OCDE qualifiait le système de santé français de meilleur au monde. Un quart de siècle plus tard, il y a une réelle inquiétude sur sa détérioration. Comment y remédier ?

F.V. : Je ne pars pas d'une feuille blanche, mais d

Lire la suite

Voir la suite...

Les dernières actualités