François Fillon, au risque de la politique étrangère

Fillon n'inflechira pas son programme

François Fillon a esquissé une ligne de politique étrangère, une initiative risquée. Par Frédéric Charillon, professeur de science politique, Université d'Auvergne

Publié le 07-12-2016 par Frédéric Charillon

Dans sa campagne pour les primaires de la droite et du centre, François Fillon a esquissé une ligne de politique étrangère. L'initiative est louable dans un débat national insuffisant en la matière. Mais elle est risquée : il y a souvent plus de coups à prendre que de points à gagner, pour qui évoque les sujets internationaux en campagne électorale.

Il est toujours difficile d'anticiper ce que serait, en cas de victoire, la politique étrangère d'un candidat à la présidence. Cette difficulté tient d'abord à des raisons classiques. Tant que les entourages ne sont pas connus (pour les conseillers), ni encore moins nommés (pour les futurs postes clefs, comme le ministre des Affaires étrangères, le conseiller diplomatique de l'Élysée, etc.), le tableau reste trop incomplet pour donner lieu à des prédictions sérieuses. Ensuite, la politique étrangère consiste, en grande, partie à réagir à des événements internationaux non prévus, à la lumière desquels des facettes nouvelles des décideurs apparaissent. Pour ces raisons entre autres, les propos de campagne ne sont pas nécessairement indicatifs de ce que serait le comportement de l'individu une fois en fonctions.

Mais l'incertitude, ici, tient également à la personnalité de François Fillon lui-même, et aux débats que sa posture relance. En convoquant abondamment trois thèmes - le gaullisme, le rang, le rôle - dont l'inscription dans les relations internationales actuelles ne va pas de soi, l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy

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