EPR: un rapport atomique pour relancer la filière nucléaire

EPR Flamanville, EDF, nucléaire

Le rapport Foltz sur l'avenir de l'EPR est à la fois un procès sans concession des faiblesses de la filière nucléaire française et le prétexte qu'attendait le gouvernement et EDF pour justifier la construction de centrales. Exercice délicat et explosif...

Publié le 30-10-2019 par Jérôme Marin

C'est un exercice d'équilibriste auquel s'est livré Jean-Martin Folz, dans un rapport remis en début de semaine à Bruno Le Maire, le ministre de l'économie. A la fois dresser le constat, incontestable et implacable, de l'échec retentissant pour EDF de la construction de l'EPR de Flamanville, qui accumule les retards et les surcoûts. Mais aussi se montrer optimiste sur l'avenir de ces réacteurs nucléaires de nouvelle génération. Et recommander la poursuite des investissements dans leur développement. "La pertinence du concept et du design" a été démontrée, justifie l'ancien PDG de PSA, citant l'exemple deux réacteurs chinois de Taishan, mis en service ces derniers mois.

Sur une trentaine de pages, Jean-Martin Folz dénonce d'abord des estimations initiales "irréalistes", tant pour les coûts que pour les délais de construction. "EDF a grossièrement sous-estimé (...) la complexité" du projet, assène-t-il. Initialement prévue en juin 2012, la mise en service n'interviendra pas avant fin 2022. La facture estimée a déjà triplé, passant de 3,3 à 12,4 milliards d'euros. La faute, également, à une série de dysfonctionnements et de dérapages, dont l'inventaire est accablant. Et qui met en lumière une gouvernance "inapproprié" du projet et des "relations insatisfaisantes" entre les différentes entreprises impliquées dans la construction.

"Perte de compétences généralisée"

Plus grave encore, les difficultés du chantier témoignent d'une "perte de compétences généralisée" dans la filière nu

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