Entreprise à mission : le modèle mutualiste

Maif, assemblée générale, groupe assurance mutualiste,

Pas d'actionnaires mais des sociétaires, l'intérêt général et l'ancrage territorial au coeur de leur modèle : les banques coopératives et les mutuelles d'assurances partagent un modèle de gouvernance et des valeurs qui les distinguent sans les empêcher de dominer leur marché. Exemple avec le cas de la Maif.

Publié le 09-02-2018 par Delphine Cuny

L'entreprise n'est pas synonyme de capitalisme, d'obsession du profit et du court terme, de maximisation des dividendes versés aux actionnaires. Un modèle d'entreprise ancien, bien enraciné dans l'économie française, illustre ce principe : le mutualisme. Les banques coopératives - des caisses du Crédit Agricole à celles du Crédit Mutuel, en passant par les Caisses d'Épargne et Banque Populaire - représentent les deux tiers des encours de dépôts et des crédits aux particuliers en France, la part de marché la plus élevée en Europe. Dans l'assurance des biens et des personnes, les mutuelles dominent également (Covéa, Groupama, Macif, etc.).

Le mouvement mutualiste plonge ses racines dans des cultures très diverses, ouvrières et religieuses, et des courants de pensée parfois aux antipodes les uns des autres, des traditions des confréries au modèle chrétien-social de Frédéric-Guillaume Raiffeisen, l'inspirateur des banques coopératives agricoles, de l'école libérale pour promouvoir le crédit au communautarisme de Proudhon et de Saint-Simon ainsi qu'aux « doctrines solidaristes », comme celles de Léon Bourgeois, prônant une voie médiane entre capitalisme et socialisme, libéralisme et étatisme. Si « ces entreprises ont des histoires et des statuts très variés », elles ont « en commun un modèle de service et de développement original, caractérisé par leur caractère non lucratif, une gouvernance démocratique, assise sur le sociétariat et le principe "un homme une voix", un ancrage ter

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