Énergie : « Sans soutien de l'Etat, beaucoup de collectivités pourraient sacrifier la continuité des services publics » (Johanna Rolland)

Johanna Rolland Maire de Nantes et presidente de France Urbaine

ENTRETIEN - Présidente de l’association des collectivités urbaines et grandes villes France Urbaine, Johanna Rolland demande à l’Etat la mise en œuvre d’un bouclier tarifaire d’urgence pour soutenir les collectivités étranglées par leur facture d’énergie. Pour la maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole qui vient de présenter dix mesures pour accélérer l’adaptation face aux changements climatiques, c’est le développement des réseaux de chaleur qui a donné un temps d’avance à la cité des Ducs de Bretagne pour amortir le choc énergétique.

Publié le 03-10-2022 par Frédéric Thual

LA TRIBUNE - Au nom de l'association France Urbaine, vous avez lancé un appel à l'aide de l'Etat pour les collectivités françaises, que demandez-vous exactement ?

JOHANNA ROLLAND- D'abord, il faut rappeler que de nombreuses collectivité sont  frappées par l'explosion des coûts énergétiques et ont engagé des plans de sobriété qui incluent des mesures comme la réduction des températures de chauffage, la réduction des amplitudes horaires des éclairages publics, la limitation des plages d'ouverture des bâtiments publics.... Pour autant, quelle que soit l'ampleur de ces plans, sans mesure de soutien de l'État, beaucoup de collectivités pourraient être amenées à sacrifier la continuité des services publics. C'est bien ça l'enjeu. Toutes ces mesures ne permettront pas d'absorber la hausse exponentielle des charges énergétiques, alors que se pose la question du bouclage des budgets 2023.

On demande, donc, la mise en place de deux mesures d'urgence, à la fois pour permettre aux collectivités de passer le pic tarifaire et ne pas avoir à arbitrer entre bouclage du budget et continuité du service public. La première, c'est la création d'un bouclier énergétique d'urgence, qui doit plafonner le prix d'achat de l'électricité des collectivités, dont le montant est à définir, et qui puisse être assorti d'avances remboursables, à l'instar de celles qui avaient été décidées en 2020, au moment de la crise Covid. La deuxième mesure, c'est de permettre aux collectivités, qui n'ont pas eu d'autres

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