Emmanuel Faber : "Chez Danone, le statut d'entreprise à mission a joué un rôle de stabilisateur pendant la crise du Covid"

PARTAGEONS L'ECONOMIE. Retour sur les meilleurs moments du forum "RSE : le temps des actes et des preuves". Dans un entretien avec La Tribune, Emmanuel Faber, patron engagé, qui a quitté contre son gré la présidence de Danone en mars dernier, revient sur les enjeux de l'entreprise à mission, plus que jamais d'actualité après la pandémie selon lui. Il partage cette conviction : "les systèmes capitalistes, tels qu'on les a laissés vivre, sont dans une forme d'impasse s'ils ne se transforment pas". A retrouver aussi en replay en vidéo et en audio sur Spotify.

Publié le 25-05-2021 par Propos recueillis par Fanny Guinochet

Fervent défenseur des entreprises à mission comme patron de Danone, continuez vous à y croire dans ce contexte de crise ? Est-ce réaliste ?

C'est non seulement réaliste mais c'est nécessaire. La crise a révélé, à ceux et celles qui l'avaient oublié, que le rôle d'une entreprise n'est pas de faire des profits. Le profit, c'est le moyen d'investir pour demain. Une entreprise qui ne le fait pas, elle s'arrête. La crise n'a pas tué l'entreprise à mission, elle a rendu évident le fait que le capitalisme des parties prenantes n'est pas seulement la suprématie des actionnaires. S'il y a un moment où on a réalisé qu'on n'est pas tout seul à décider dans l'entreprise, c'est l'an dernier au cours des confinements. On a vu des élans incroyables de solidarité entre salariés, on a redécouvert des métiers qu'on ne voyait pas et qu'on ne rémunérait pas suffisamment. La crise a été un révélateur de la puissance de sens que représente l'économie.

Est-ce que les actionnaires sont aussi sur cette ligne ?

On ne peut pas dissocier la performance économique et la performance sociale et environnementale. Ce serait une impasse. Mais si les actionnaires de Danone ont voté à 99,4% l'adoption du statut de société à mission, c'est aussi parce qu'avant la crise les résultats de l'entreprise étaient excellents. C'est une question d'équilibre.

Est-ce que votre éviction à la tête de Danone n'a pas été un crash test pour l'entreprise à mission ?

Mon éviction n'a rien à voir avec cela. Elle a été le fait d'un cons

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