Commande confirmée

Hier, dimanche, en présence du Premier ministre français Édouard Philippe, la compagnie aérienne Emirates a signé avec l'avionneur toulousain une commande ferme de 20 supergros-porteurs A380, assortie d'une option de 16 appareils supplémentaires.

L'information a d'ailleurs été communiquée aux médias par Édouard Philippe lui-même, qui a confié aux journalistes lors d'une conférence de presse clôturant sa visite de deux jours aux Émirats arabes unis : « À l'instant, j'ai assisté à la signature du contrat de cession définitive de 20 A380 Airbus, plus une option de 16 appareils ». La signature du contrat est intervenue entre le président-directeur général d'Emirates, Cheikh Ahmed ben Said al Maktoum, et le président d'Airbus pour l'Afrique et le Moyen-Orient, Mikail Houari. Cette signature entérine la simple annonce faite par Emirates le 18 janvier dernier.

Pour Airbus, cette signature confirme que le programme du plus gros et plus confortable avion de ligne au monde a encore un avenir, ce qui n'était plus véritablement certain. Édouard Philippe lui-même l'a souligné, en déclarant à la presse que ce contrat était « une excellente nouvelle pour l'industrie aéronautique française, pour l'industrie européenne dans son ensemble, et qui permet à Airbus d'envisager la poursuite de la production de l'A380 dans de bonnes conditions ».

Un répit pour le programme

L'A380 est en effet toujours plébiscité par les voyageurs qui ont eu la chance de l'emprunter pour un voyage au long cours, mais, à l'exception d'Emirates, qui en possède déjà 101 et a procédé à 41 commandes fermes durant ces dernières années, les compagnies aériennes ne se bousculent pas pour en commander.

Pouvant transporter jusqu'à 850 passagers et 320 000 litres de carburant, l'A380 dispose également d'un rayon d'action de 15 200 km, ce qui représente des atouts majeurs. Mais il est cher à l'achat, gourmand en carburant, et doit impérativement être rempli pour être rentable, facteurs qui dissuadent bon nombre de compagnies aériennes de passer à l'achat.

Si l'avenir de l'A380 a sérieusement été en question ces derniers mois, la commande d'Emirates va permettre de relancer le programme à un rythme de croisière pour quelques années, un répit que la direction du constructeur aéronautique européen compte mettre à profit pour développer une nouvelle stratégie commerciale pour cet avion hors norme.