Indiscrétion sur le marché

C'est dans un endroit peu officiel, mais où peuvent se nouer d'importantes relations, que la nouvelle a été annoncée par le nouveau directeur de la branche hydroélectrique d'EDF : le marché des pays de l'Aveyron, dans le quartier de Bercy, le grand rendez-vous annuel des Aveyronnais de Paris. 

Le nouveau directeur a en effet expliqué à de nombreuses personnalités influentes du département ou de la communauté des Aveyronnais de Paris qu'EDF était prêt à mettre 1 milliard d'euros sur la table pour conserver dans son giron les barrages se trouvant sur le Lot et sur la Truyère, deux rivières importantes du Massif central.

En début d'année, en effet, le ministère de la Transition écologique, alors dirigé par le médiatique Nicolas Hulot, avait publié une liste de 150 installations hydroélectriques pour lesquelles les concessions allaient être soumises à des mises en concurrence. Depuis trois ans, Bruxelles réclame en effet que le secteur de la production énergétique en France, et en particulier celui des centrales hydroélectriques, soit plus ouvert à la concurrence.

Des barrages d'importance

Les barrages sur la Truyère et sur le Lot sont exploités par EDF depuis des décennies et s'avèrent à la fois décisifs pour l'énergéticien français et pour les territoires, notamment pour l'Aveyron.

Les politiciens locaux ne s'y trompent d'ailleurs pas, comme les députés La République en Marche (LREM), qui ont adressé récemment au gouvernement une lettre demandant qu'Électricité de France demeure propriétaire des barrages sur le Lot et la Truyère.

Sur la Truyère, on compte ainsi plusieurs barrages majeurs, celui de Grandval, le plus célèbre, mais aussi ceux de Lanau, Sarrans, Labarthe, Couesques et Cambeyrac.

Sur le Lot, on compte de très nombreux barrages également, dont deux soumis à des concessions de l'État, celui de Castelnau-Lassouts et celui de Golinhac.

L'ensemble des barrages situés sur l'axe Lot-Truyère représente à lui seul 10 % de la production hydroélectrique française. On comprend donc qu'EDF soit prêt à investir autant pour les conserver.