Un virage vert en puissance pour EDF

L'énergéticien historique français va désormais miser gros sur les énergies renouvelables. Transition énergétique oblige, le patron de la branche énergies renouvelables de l'électricien public, Antoine Cahuzac, a annoncé que le groupe investirait désormais 2,5 milliards d'euros par an afin de doubler ses capacités en production d'électricité d'origine renouvelable à horizon 2030. Il s'agit donc de les faire monter progressivement en puissance, jusqu'à attendre 50 Gigawatts, alors qu'elles ne s'élèvent à l'heure actuelle qu'à 28 Gigawatts.

Dans le mix énergétique des renouvelables, c'est pour l'instant l'hydroélectrique qui se taille la part du lion. A lui seul, il représente 22 Gigawatts, grâce aux nombreux barrages installés par EDF sur les cours d'eau français, et en particulier dans les zones de montagne. L'énergie éolienne arrive en deuxième position, avec 4,4 GW, puis le photovoltaïque avec seulement 0,5 GW. Mais ces chiffres ne pèsent que très peu par rapport au nucléaire dans le mix énergétique global, puisque ce dernier produit 72,9 GW d'électricité.

Augmentation de la dette à prévoir

La loi de transition énergétique imposant de réduire la part du nucléaire et d'augmenter celle des énergies renouvelables, c'est une obligation pour EDF de réduire les disparités entre les modes de production énergétiques actuels. Pour Antoine Cahuzac, « un quart de l'accroissement des capacités sera à l'international dans l'hydraulique et le reste viendra de l'éolien puis du photovoltaïque ». Ce n'est donc pas seulement dans l'hexagone qu'EDF compte développer les énergies renouvelables.

De nombreux chantiers vont en effet s'ouvrir pour EDF ENR, en Asie, en Amérique latine, au Moyen-Orient, et d'abord au Canada, où EDF ENR va réaliser un projet de parc éolien de 350 MW dans la province du Québec.

Mais ces développements ne sont pas exclusivement de bonnes nouvelles. En effet, cette diversification aura pour conséquence de renchérir les coûts de production de l'électricité, car l'électricité d'origine renouvelable est d'un coût supérieur. En outre, chaque investissement consenti sur un projet se finance par 25% de fonds propres, et 75% d'endettement. Plus EDF ENR investira, plus la dette augmentera, par conséquent.