Une fuite qui contraint Boiron à anticiper

Si l'annonce officielle n'aura lieu que vendredi, Libération a révélé dès mercredi l'avis de l'HAS. Comme attendu, la Haute autorité de santé estime que l'efficacité de l'homéopathie n'étant pas prouvée, elle ne devrait plus être remboursée par la sécurité sociale. Ce sera maintenant au gouvernement de trancher. Cette fuite a obligé le groupe Boiron a suspendre dans l'urgence son cours en Bourse jeudi à 10H33, selon un avis de l'opérateur boursier paneuropéen Euronext. Le numéro 1 de l'homéopathie a regretté dans un communiqué que cette décision ait été portée à la connaissance du public avant même que le groupe en soit informé et dénonce 'une nouvelle violation des règles de cette procédure d'évaluation qui nuit gravement à l'entreprise, ses salariés et ses actionnaires.'

Craintes sur l'emploi 

Le laboratoire, dirigé par Valérie Lorentz-Poinsot, a diffusé tôt vendredi matin un communiqué dans lequel il regrette un avis 'rendu dans un temps record et qui ne tient pas compte de la spécificité des médicaments homéopathiques.' Si le déremboursement était acté, les conséquences seraient dramatiques pour Boiron qui réalise 60% de ses ventes sur des produits homéopathiques remboursables. Selon Gérard Collomb, le maire de Lyon, plus de mille emplois seraient alors menacés dans la région. Depuis sa création, et en dépit de plusieurs déménagements, Boiron est restée une entreprise strictement lyonnaise.