Le milliard dépassé

Criteo, le spécialiste du ciblage publicitaire vient de publier ses résultats pour l'exercice 2015. Ils sont excellents, et, surtout, Criteo a franchi la barre symbolique du milliard de chiffre d'affaires, en atteignant même 1,2 milliard d'euros sur l'exercice 2015. La croissance affichée par la pépite française du digital est insolente, puisqu'elle s'élève à 60% en données brutes, et à 50% à taux de change et périmètre constants.

De même, le bénéfice d'exploitation a connu une croissance fulgurante durant l'année dernière, un progrès de 74% à 69,5 millions d'euros. Son bénéfice net connaît lui aussi une hausse de 60%, et s'apprécie à 56,7 millions d'euros. Sur le plan de la trésorerie, Criteo dispose maintenant d'un très confortable matelas de 325 millions d'euros, qui devrait lui permettre de poursuivre le financement de son développement international, et d'investir dans des infrastructures et des développements techniques nouveaux.

Tassement pour 2016

Interrogé par l'Agence France Presse, Benoît Fouilland, le Directeur financier de Criteo, tire les leçons de cette année, marquée par une introduction en Bourse remarquée : « "La société a atteint une taille critique beaucoup plus significative qu'au moment où on est entré en Bourse. Avec notre niveau de croissance de près de 50% à taux de change constant, c'est très satisfaisant même si ce n'est pas aussi rapide que quand on faisait trois fois moins en terme de taille ».

Toutefois, Criteo ayant grandi vite, et capté l'an dernier déjà plus de 3000 nouveaux clients, le nouveau roi du ciblage publicitaire s'attend à un ralentissement conséquent de ses progrès pour l'année 2016. Ses objectifs de revenu net, hors coût d'acquisition de trafic, se situent dans une fourchette allant de 30% à 34% de croissance pour l'année en cours. La croissance de 99% connue en Amérique du Nord devrait se tasser, de même que celle de son premier marché, l'Europe, où elle avait néanmoins atteint 33% en 2015. En revanche, Criteo mise toujours sur une croissance forte en Asie, où la société dispose désormais de deux datacenters.