CO2, Diesel : le patron de PSA en colère

CO2, Diesel : le patron de PSA en colère

Carlos Tavares, l'emblématique président du directoire de PSA a accordé une longue interview au Figaro. Il y dénonce notamment la décision du parlement européen de réduire de 40% les émissions de CO2.

Publié le 04-03-2019 par Esther Buitekant

Un enjeu écologique de taille


Le 2 octobre 2018, le Parlement européen s'est prononcé pour une baisse significative de 40% des émissions de CO2 des voitures et utilitaires de moins de 3,5 tonnes d'ici 2030. Un chiffre supérieur à celui de la Commission européenne qui proposait 30% et surtout bien supérieur aux 20% souhaités par l'Acea (association des constructeurs européens d'automobiles) dont Carlos Tavares est le président. Le dirigeant a dénoncé au Figaro ce qu'il appelle un « diktat » : « La violence de ce diktat renvoie un message de survie, puisque l'alternative, ce sont des amendes qui pourraient mettre certains constructeurs à genoux. » Si le PDG du constructeur français PSA reconnaît l'importance du passage aux véhicules électriques mais appelle à avoir une « vision à 360 degrés » et à mettre en place « un pilotage stratégique ».  Il s'interroge notamment sur la capacité des États à financer les réseaux de chargement.


L'industrie automobile en péril ?


Pour Carlos Tavares, l'enjeu n'est ni plus ni moins celui de la survie des constructeurs. Il dénonce un vote « contre l'industrie européenne » qui « met en risque les 13 millions de personnes qui travaillent dans notre industrie ». Le dirigeant s'inquiète également des multiples suppressions de postes annoncées ces derniers mois par de nombreux constructeurs et redoute que cette décision ne fasse qu'aggraver la situation : « Depuis deux mois, l'industrie automobile européenne a annoncé la suppression de plus de 20.000 postes. La volonté d'imposer la correction de trajectoire de l'industrie a parfaitement réussi ! Veut-on aller plus loin encore? Très bien! Les entreprises s'adapteront. » Si Carlos Tavares est inquiet, il demeure optimiste sur la capacité de l'industrie automobile à accomplir ce qu'on attend d'elle, même si cela met en péril sa survie : « Malgré la violence, avec un «V» majuscule, qui est imposée aux constructeurs automobiles, je n'ai aucun doute que nous atteindrons les objectifs qui nous sont assignés. »

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