Climat : le gouvernement veut renforcer le controversé label bas-carbone

Pompili Ardèche

Alors que les scientifiques alertent sur le besoin de réduire la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère, le ministère de la Transition écologique entend « redynamiser » un outil de certification de projets locaux vertueux pour le climat créé en 2018, le label bas-carbone. En mettant en avant des actions locales de séquestration du CO2, il permet à des acteurs notamment privés de les financer, en échange d'une attestation de baisse de leurs propres émissions. Mais le mécanisme, qui se base sur le principe de compensation carbone, fait l'objet de vives critiques.

Publié le 03-09-2021 par Marine Godelier

C'est une prouesse : depuis sa création, le label bas-carbone a permis d'« éviter » l'émission de pas moins « 300.000 tonnes de gaz à effet de serre », a affirmé la semaine dernière le ministère de la Transition écologique. Pour cause, depuis son lancement en 2018, ce nouvel outil de certification national a récompensé « plus de 100 projets » partout en France, principalement de plantation et de restauration d'espaces boisés qui, en absorbant une partie du dioxyde de carbone (CO2) présent dans l'atmosphère, en ont diminué la concentration - à l'heure où les scientifiques alertent sur son pouvoir réchauffant.

Un bilan qui impressionne autant qu'il interroge : en étiquetant des actions garanties vertueuses pour le climat, notamment dans les secteurs forestier et agricole, le label n'agit pourtant pas directement sur les émissions. Il incite plutôt des entreprises, parfois polluantes, à financer la sauvegarde de ces puits de carbone.

« Pour s'engager, ces financeurs potentiels souhaitent que la qualité et l'intégrité environnementale des projets soient assurées. Le Label bas-carbone leur offre ces garanties et permet ainsi de diriger des financements vers des projets vertueux pour le climat et l'environnement », explique le ministère dans un communiqué.

Seulement voilà : les entreprises dont l'activité n'a rien à voir avec ces secteurs « peuvent se prévaloir dans leur image de marque d'en avoir compensé une partie », confirme le cabinet de Barbara Pompili. Et ce, grâce à l'obte

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