Clients disparus, bailleurs inflexibles, charges... les hôteliers entre détresse et sentiment d'abandon

Hotellerie: frequentation mitigee cet ete, en baisse a paris

À la différence des restaurants et commerces "non essentiels", les hôtels n'ont pas été contraints à une fermeture administrative, mais dans les faits ils ont cessé l'activité, faute de clients. Le chômage partiel ne résout pas tous les problèmes : ainsi, le loyer représente désormais 80% des charges fixes des hôtels fermés, contre 15% du chiffre d'affaires en temps normal. L'exemple d'un groupe d'hôtellerie en bonne santé financière qui, face à une crise sanitaire sans précédent, cherche à survivre.

Publié le 09-10-2020 par Rebecca Frasquet, AFP

"Les hôtels sont ouverts 24h sur 24. Quand on a voulu fermer, on s'est aperçu qu'on n'avait même pas de clé... on a mis un cadenas de vélo". A la tête d'hôtels familiaux, Caroline et Camille alertent sur une crise inédite qui va emporter nombre d'indépendants.

Le 17 mars, commençait le confinement. "Ça nous est tombé dessus. Les annonces étaient tellement terribles que pour la survie des hôtels on a préféré fermer et mettre nos équipes au chômage partiel", dit à l'AFP Caroline Antoun, propriétaire avec son père Georges et sa soeur Camille du groupe New Hotel, qui compte huit établissements.

"On n'aurait jamais pu supporter les charges d'un hôtel ouvert, parce qu'il n'y avait pas de clients", poursuit-elle. "Mais comment fermer l'accès? On a mis toutes les tables du petit déjeuner pour que ça ne puisse pas s'ouvrir. Puis on a appelé un entrepreneur pour qu'il mette des palissades".

"Et puis vous éteignez toutes les lumières, vous partez... vous avez l'impression de laisser une partie de vous, c'est le capitaine qui quitte le navire".

Né d'une pension de famille marseillaise transformée en hôtel, le groupe a fêté son demi-siècle d'existence en 2018 et compte 500 chambres, dans des 3 et 4 étoiles "de luxe, mais abordables", chics et chaleureux, à Marseille, Paris et Bruxelles.

Ces dernières années, le fondateur, Georges Antoun, avait confié la modernisation à Camille, graphiste diplômée de l'école Penninghen, entrée dans le groupe en 2015 après dix ans chez Nina Ricci, tandis que

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