CGG creuse son trou
Le groupe détudes géophysiques et sismiques et de services à l'exploration pétrolière enregistre de lourdes pertes ce trimestre, qui le condamnent à mettre en place un sévère plan d'économies.
Publié le 05-11-2015 par Guilhem Baier
De trop lourdes pertes
La crise de l'industrie pétrolière, marquée par un prix très bas du baril de brut, n'en finit pas de faire dégâts collatéraux dans le domaine des industries de services à l'extraction d'hydrocarbures. Après Bourbon il y a quelques jours, c'est autour de CGG de publier des résultats catastrophiques. Le Directeur général de CGG a annoncé ce matin une perte nette de 1,074 milliard de dollars lors de ce seul troisième trimestre de l'exercice 2015, et une perte opérationnelle de 963 millions.
Par rapport à la même période de l'exercice précédent, déjà négative, ces résultats sont sans commune mesure, puisqu'au début de la crise le groupe d'études géophysiques et sismiques et de service aux industries pétrolières n'avait enregistré que des pertes nettes et opérationnelles s'élevant respectivement à 116 et 14 millions de dollars. Par ailleurs, Jean-Georges Malcor a également annoncé la suppression de 930 emplois supplémentaires dans le monde, et une nouvelle réduction du nombre de navires de recherches opérés par le groupe.
Pourtant, au début de l'année 2015, CGG avait déjà considérablement réduit la voilure, en diminuant de 20% ses effectifs mondiaux, ce qui avait déjà occasionné 2000 suppressions de postes. Mais cela n'a pas suffit à contribuer au redressement d'un groupe dont les pertes sont maintenant devenues supérieures à sa capitalisation boursière. Certes, ces mesures draconiennes ont permis de dégager un résultat opérationnel légèrement positif de 4 millions d'euros, mais qui ne représente qu'un quart de ce qu'il était au début de la crise pétrolière. En outre, son chiffre d'affaires a régressé de 32%, suite à la première opération de coupe franche dans sa flotte, et un plan rigoureux de réduction des coûts.
CGG devient une proie facile
Avec un prix du baril aussi bas, les compagnies pétrolières rechignent à investir dans l'exploration et la recherche de nouveaux gisements, ce qui affecte tout le secteur du soutien aux industries extractives. C'est pourquoi CGG se voit contrainte de ramener ses effectifs à 7000 salariés, et sa flotte à seulement 5 navires, contre 18 actuellement. Cette contraction aura nécessairement elle aussi un coût, c'est pourquoi CGG envisage « le financement de sa transformation se fera par ventes d'actifs non stratégiques et par augmentation des capitaux propres ou entrée d'intérêts minoritaires ».
Ainsi affaiblie, CGG devient une proie vulnérable dans un secteur pétrolier où la concentration apparaît comme le seul remède à la crise. Technip s'était montré très intéressé par CGG en novembre 2014, et avait proposé à la direction du groupe une offre de rachat pour un montant de 1,5 milliard d'euros. Mais Jean- Georges Malcor avait à l'époque refusé cette offre, en estimant que CGG était « en mesure de faire face aux difficiles conditions de marché actuelles ». Ce ne fut apparemment pas le cas. Il se pourrait donc que CGG soit, à terme, condamnée à tomber dans l'escarcelle d'un concurrent ou d'un acteur du secteur pétrolier, qu'il s'agisse de Technip, ou d'un autre.
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