Cette Théorie Monétaire (MMT) qui n’a rien de Moderne

Michel Santi, économiste,

OPINION. Notre système a besoin d'une refondation en profondeur car nous devons collectivement repenser l'action et la dépense publiques, le rôle des impôts et taxes, et la finalité de l'argent. Par Michel Santi, économiste (*).

Publié le 11-06-2019 par latribune.fr

Je l'écris depuis 2010. J'ai fait plusieurs livres et des centaines d'articles qui défendent méticuleusement cette position. Les États souverains - c'est-à-dire ceux qui émettent leur propre monnaie hors de toute indexation - devraient apprendre à aimer, à tout le moins à apprivoiser, leurs déficits publics. Car une nation qui contrôle sa monnaie est à même de relancer sa croissance et de soutenir son emploi grâce au levier de la dépense publique et, ce, sans risquer le défaut de paiement. La seule limite à la dépense et à la générosité d'un Etat étant l'inflation, même si l'on constate depuis nombre d'années que la stagnation séculaire où sont empêtrées les économies modernes et intégrées a annihilé ce spectre qui naguère hantait les banquiers centraux.

De l'obligation morale de relancer pour de bon la croissance et l'emploi

Le Japon - qui a dépensé sans  compter depuis plus de vingt ans - et dont la dette publique, la plus massive du monde, dépasse le double de son P.I.B. se débat toujours, non pour lutter contre une inflation qu'il appelle désespérément de ses vœux, mais pour juguler la malédiction déflationniste ! Le Japon est donc l'exemple vivant qu'en 2019 la distinction entre politique monétaire (appliquée par les banques centrales) et politique budgétaire (par les gouvernements) est devenue extraordinairement ténue. En réalité, bien des gouvernements occidentaux se sont adossés sur les banques centrales et se sont soustraits de leurs propres responsabilités en attend

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