Cessons de mégoter sur les tests de dépistage en France

test sérologique labo

OPINION. Avec 1,1 test pour 100 habitants, la France est très en retard dans le dépistage du coronavirus. Elle teste deux fois moins que les pays européens, en moyenne à 2,1 tests pour 100 habitants. Or les tests, outils de responsabilité individuelle, sont clefs pour le déconfinement et la reprise des activités sociales et économiques. L'expérience montre qu'ils ont aidé à contenir l'épidémie dans des pays d'Asie comme la Corée du Sud ou Taïwan ou en Allemagne. Ils permettent de limiter le recours aux mesures drastiques pour la société et l'économie. Par Nicolas Marques, directeur général de l'Institut économique Molinari.

Publié le 02-05-2020 par Nicolas Marques

Le nombre de tests reste en retrait en France, en dépit de dépenses de santé significatives. C'est la conséquence des pratiques malthusiennes franco-françaises. La régulation publique est conçue pour limiter l'offre (numérus clausus, autorisations préalables à la création de capacités d'accueil ou aux investissements, T2A...), dans l'espoir de limiter les dépenses. Elle représente autant de freins, en temps normal comme en période de crise.

Au début de la pandémie, les laboratoires privés n'avaient pas le droit de pratiquer des tests de dépistage, alors qui maillent les territoires et font près de 60 % des examens réalisés chaque année en France. Lorsqu'ils ont été habilités, le 7 mars, les pouvoirs publics l'ont fait en introduisant une discrimination tarifaire, avec un tarif trois fois moindre pour les labos de ville.

Le tarif sécurité sociale pour un test PCR réalisé en laboratoire de ville est de 54 euros. Cet acte est remboursé à 60 % par la Sécurité sociale, la somme restante étant prise en charge par les mutuelles. Dans le même temps, les tests de dépistage réalisés en milieu hospitalier sont facturés à 135 euros dans le cadre de la Tarification à l'activité (T2A). Ce différentiel tarifaire est censé s'expliquer par des différences de structures de coûts. Les 135 euros du public correspondant au Référentiel des actes innovants hors nomenclature (RIHN), avec des manipulations par des techniciens de laboratoires de recherche ou de CHU. Les 54 euros des labos de ville cor

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