"Ce quinquennat a été liberticide pour les petites mutuelles"

Philippe Mixe

Dans un entretien accordé à La Tribune, Philippe Mixe, le président de la Fédération nationale indépendantes des mutuelles (FNIM) tire la sonnette d'alarme. Selon lui, la politique du gouvernement est en passe de jeter à bas le système mutualiste.

Publié le 03-10-2016 par Fabien Piliu

La Tribune - Le gouvernement vient de présenter le dernier projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de son quinquennat. Quel bilan tirez-vous de ce mandat pour le monde mutualiste ?

Philippe Mixe - Je ne peux pas vraiment m'exprimer pour l'ensemble des mutuelles, mais pour celles qui ont rejoint notre fédération et dont le nombre augmente au fil des mois. Ce que je pense de ce quinquennat ? Il a été liberticide pour une grande partie du monde mutualiste, en particulier les plus petites mutuelles, les acteurs de terrain, autonomes et indépendants.

Les mots sont forts. De quelles libertés ces mutuelles ont été privées ?

Décidés par les pouvoirs publics, les changements de notre environnement réglementaire font que nous ne pouvons quasiment plus décider de notre stratégie, de la nature des prestations que nous proposons à nos adhérents, ni souvent du montant de leurs cotisations. A l'origine, le mouvement mutualiste, qui reposait sur l'engagement des adhérents, était universaliste. Le principe de solidarité entre les générations, entre les personnes en bonne santé et les personnes à risques était la règle. En nous imposant la mise en place de prestations dédiées à telle ou telle catégorie de population, en encadrant la définition des paniers de soins tels que ceux de la CMU, des ACS, de l'ANI, voire un jour peut-être celui des plus de 65 ans, le gouvernement remet en cause l'indépendance et l'autonomie des mutuelles.

Mais quel est son objectif ?

En asphyxiant

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