Casino devient spéculatif 

Qu'ils soient des fonds d'investissement, des analystes financiers ou des agences de notation, les financiers américains ne semblent guère apprécier la stratégie du groupe stéphanois de distribution, même quand ce dernier cherche à se désendetter.

Hier soir, l'agence Standard & Poor's a porté à son tour la critique, et le coup surtout, contre le groupe Casino, en dégradant sa note de BBB- à BB+, ce qui la classe dans la catégorie des valeurs spéculatives. Or, depuis plusieurs mois, Casino déploie de nombreux efforts, notamment en ce qui concerne le désendettement, pour éviter précisément cette dégradation.

L'agence de notation américaine a expliqué sa décision en argumentant sur la chute « nettement plus importante que prévu », ainsi que par de « fortes pressions à attendre sur la rentabilité en 2016 ». En cause, bien entendu, la morosité des deux principaux marchés du groupe Casino, la France et le Brésil.

Efforts non récompensés

Pourtant, depuis des mois, Casino ne cesse de tenter de redorer son blason et de prendre en compte toutes les critiques qui lui ont été adressées. Durant ces derniers mois, le distributeur français a mis en place une politique d'amélioration de sa rentabilité, et surtout vendu ses filiales en Thaïlande afin de procéder à son désendettement. La dégradation ne vient donc nullement récompenser ses efforts, bien au contraire.

En outre, comme le précise le communiqué de presse du groupe, elle aura des conséquences en termes de renchérissement du coût de sa dette : « l'abaissement de la notation de crédit du Groupe se traduira par une légère augmentation du coût de sa dette financière obligataire (impact estimé à moins de 20M avant impôt en 2016 hors futurs rachats obligataires déjà mentionnés par Casino) et n'a aucun effet sur la liquidité de Casino ».

C'est donc avec une forme de résignation mêlée à un sentiment d'injustice que Casino a pris acte de cette décision.