« Buy European » : l'impossible réponse européenne face au protectionnisme américain

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En visite d'Etat aux Etats-Unis de mardi à vendredi, le président français Emmanuel Macron compte obtenir de son homologue américain Joe Biden des exemptions pour les industriels européens pénalisés par la loi IRA (« Inflation reduction act »), laquelle conjugue non seulement des investissements massifs dans le secteur de l'énergie et en faveur du climat mais aussi de fortes subventions pour les activités produites sur le sol américain, comme les véhicules électriques, les batteries ou encore les projets d'énergie renouvelable. Déjà ébranlées par les prix de l'énergie, la France mais aussi l'Union européenne craignent une hémorragie de capitaux industriels attirés par les 400 milliards de dollars de subventions prévus par l'administration Biden pour plan. A défaut de subventions équivalentes, Paris cherche également à convaincre Bruxelles d'imposer des mesures rétorsion.

Publié le 29-11-2022 par latribune.fr

Si Joe Biden n'était pas son adversaire politique, Donald Trump ne renierait probablement pas l'Inflation Reduction Act (IRA) et son volet protectionniste. Sous couvert de lutte contre l'inflation, ce plan pharaonique prévoit près de 400 milliards de dollars d'aides à la relocalisation sur le sol américain d'industries d'avenir : l'automobile électrique, les batteries et les énergies renouvelables. Ces subventions en cascade font craindre à l'Europe une distorsion de concurrence et un exode de ses industriels de l'autre côté de l'Atlantique. Venant d'un Etat allié, le coup est rude pour les Européens même s'il leur est impossible d'ignorer le protectionnisme américain depuis que Donald Trump l'a crânement revendiqué.

Que faire ?

« L'IRA amplifie la prise de conscience de la part des Européens, qui se retrouvent coincés entre deux superpuissances, les Etats-Unis et la Chine, dont les économies sont de plus en plus dirigées et protectionnistes », note Elvire Fabry, experte de politique commerciale à l'Institut Jacques Delors. Dès lors, que faire ?

Fin octobre, le président Macron avait ressuscité l'idée d'un « Buy European Act ». Déjà évoqué sous Nicolas Sarkozy, ce projet de loi voudrait graver dans le droit la préférence accordée aux entreprises et aux produits européens dans les marchés publics, voire un soutien aux industries installées dans le marché commun. L'idée est toujours restée lettre morte, tant elle contrevient aux fondements de la politique commerciale de l'UE to

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