Bruno Le Maire : « Nous avons un nouveau rapport à la mondialisation, chacun a compris qu'il valait mieux produire les choses chez soi »

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VERBATIM. Dans un entretien avec le ministre de l'Economie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique, réalisé à Bercy mardi 13 septembre lors du T-Day organisé par EY et La Tribune, Bruno Le Maire décrypte les enjeux de la crise actuelle de la mondialisation. Il reste optimiste sur la croissance française en 2023 malgré les risques de récession. Pour passer l'hiver, il veut réunir à Bercy les dirigeants des plus grandes entreprises françaises pour parler de l'adaptation de la consommation d'énergie. Fermement opposé à une taxe sur les superprofits, il est en revanche favorable à ce que les rentes des énergéticiens qui profitent de la hausse des prix de l'électricité soient redonnés à l'Etat.

Publié le 16-09-2022 par Philippe Mabille

ENTRETIEN VIDÉO : « Transformer la France pour ancrer sa place dans l'échiquier mondial », avec Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.

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A partir du 23 septembre, la Tour Eiffel va s'éteindre plus tôt pour faire des économies. Et à Bercy aussi, on va chasser le gaspi ?

Nous faisons très attention à notre consommation énergétique et nous la diminuons.

La mondialisation est en plein bouleversement. Dans quel monde sommes-nous en train d'entrer ? Est-ce le retour des blocs et de la fermeture ?

Je ne crois pas. Nous sommes effectivement face à un moment de transformation que je qualifierai d'anthropologique. Pas seulement économique, ni financier. Nous avons un nouveau rapport à la mondialisation. Chacun a compris qu'il valait mieux produire les choses chez soi. Tout simplement parce que c'est trop risqué de les produire ailleurs. Ce qui est en train de se passer entre l'Ukraine et la Russie amène chacun à se dire que si demain il se produit la même chose entre la Chine et Taiwan, nous allons nous retrouver coupés de chaînes d'approvisionnement complètes. Il vaut mieux produire nos batteries électriques et nos semi-conducteurs chez nous. Nous le faisons. Il vaut mieux produire tout ce qui est essentiel et stratégique à la vie de la nation sur le territoire, au moins à l'échelle européenne. C'est le premier changement, qui est un changement de rapport au monde.

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