Brexit : pourquoi la Banque d'Angleterre joue la montre
La banque centrale britannique n'a pas baissé ses taux jeudi 14 juillet. Son gouverneur Mark Carney a préféré attendre trois semaines pour mieux ajuster son action, notamment à celle du nouveau gouvernement.
Publié le 15-07-2016 par Romaric Godin
La décision du Comité de politique monétaire (MPC) de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi 14 juillet de ne pas agir a surpris beaucoup d'observateurs qui tablaient, comme le marché, sur une baisse d'un quart de point du taux de refinancement britannique, qui est à 0,5 % depuis mars 2009. La décision a été prise à une large majorité de huit contre un et a donc inclus le gouverneur Mark Carney, que l'on pensait cependant favorable à une action « préventive ».
La « Vieille Dame de Threadneedle Street » a justifié cette décision de ne rien faire par l'attente de données sûres concernant un ralentissement britannique dans la foulée du vote en faveur du Brexit, le 23 juin dernier. Mais ce ralentissement ne fait aucun doute aujourd'hui, compte tenu des données déjà disponibles (confiance des ménages, tensions dans l'immobilier, ventes d'automobiles). Pour rassurer, la BoE a, en fait, déjà annoncé, qu'elle agirait lors de sa réunion du 4 août. « La plupart des membres du MPC s'attendent à un assouplissement de la politique monétaire en août », a indiqué le communiqué de la banque centrale. Il y aura donc action en août, et l'immobilisme de juillet n'était qu'un moment d'attente.
Mieux ajuster son action
Mais, alors, pourquoi cette procrastination de trois semaines ? Pourquoi ne pas avoir agi rapidement et fort pour circonscrire les incertitudes, selon la méthode qu'avait employée avec la Banque du Canada Mark Carney en 2008 ? Plusieurs éléments peuvent expliquer cet attentisme. D'abor
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