L'emprise

Si l'on peut toujours avoir des doutes sur la stratégie future de Vivendi, on ne peut en avoir aucun sur celui qui l'écrira. En effet, Vincent Bolloré vient à nouveau de renforcer sa présence dans le groupe de divertissement et de médias. En achetant pour 852 millions d'euros d'actions Vivendi, sa participation est passée de 5,15% à 8,15% du capital. Ce qui renforce encore son pouvoir.

En 2011, l'homme d'affaires breton ne détenait qu'un petit 1% de Vivendi. En apportant ses deux chaînes de télévision, Direct 8 et Direct Star, il a pu acquérir un peu plus de poids dans l'entreprise. La guerre qu'il a mené contre Jean-René Fourtou lui a permis d'accéder au Conseil de Surveillance, dont il obtenu la présidence en juin dernier. Sa mainmise se trouve d'ailleurs renforcée par les nominations récentes au conseil de deux de ses proches, le producteur Tarak Ben Ammar, et le Directeur Général d'Havas Media, Dominique Delport.

Pourquoi faire ?

Le poids de Vincent Bolloré devrait de toutes façons se renforcer dans les mois à venir, s'il reproduit chez Vivendi ce qu'il avait fait chez Havas. En effet, comme Havas en son temps, Vivendi va lancer, à l'initiative de son patron, Vincent Bolloré, un programme de rachat d'actions : le groupe devrait en acquérir pour un montant de 2,7 milliards durant les 18 prochains mois. S'il adopte la même stratégie que chez Havas, le finistérien va conserver les siennes, et pèsera automatiquement beaucoup plus lourd au sein du capital de la société, et renforcera encore son emprise.

Reste à savoir dans quel but. Pour évoluer, Vivendi devra utiliser la montagne de milliards sur laquelle elle se trouve, et se lancer dans des acquisitions, si elle ne veut pas rester une belle endormie, ou devenir la cash machine de Bolloré, ou un département d'Havas.