Belfort se mobilise pour Alstom

Belfort se mobilise pour Alstom

Une grande manifestation a réuni à Belfort les salariés du site et de nombreux représentants des autres entités d'Alstom, avec le soutien de la population.

Publié le 15-09-2016 par Bertrand Dampierre

Succès de la mobilisation

 

Hier, ce sont presque 2 000 personnes qui ont battu le pavé belfortain dans une manifestation qui devait prendre des allures de démonstration de force : « Jeudi, il faut donner le frisson aux Belfortains et faire peur à la direction », avait annoncé Olivier Kohler, le délégué CFDT du site Alstom de Belfort, dont la fermeture a été annoncée par la direction du groupe en début de semaine.

Olivier Kohler a vu son voeu exaucé. Comme il l'a souligné lui-même auprès de l'AFP, « ce mouvement est une réussite. Et pas seulement grâce à une forte mobilisation des salariés de notre site, mais aussi des autres entités du groupe ». Partis à 9 h 15 de l'usine sous la pluie, les manifestants atteignaient deux heures plus tard le centre-ville, en recueillant le soutien des habitants, pour lesquels la perte d'Alstom est autant un coup de poignard dans le dos de l'économie locale qu'un assassinat de l'histoire même de la ville.

 

Une issue qui semble fatale

 

Malgré cette mobilisation importante, malgré les déclarations du gouvernement et l'empressement de François Hollande à vouloir se saisir du dossier, l'avenir d'Alstom semble toujours compromis. En effet, la direction d'Alstom continue de camper sur ses positions, arguant du fait que, sans commande publique, le sacrifice d'Alstom Belfort est indispensable pour sauver l'ensemble des sites français.

Ironie du sort, la SNCF a présenté hier son nouveau TGV, l'Océane, fabriqué par Alstom. Mais l'ensemble des commandes de ce type de TGV n'assurera du travail aux salariés du groupe que jusqu'en 2019. Au-delà, et malgré les succès remportés par le groupe de construction de matériel ferroviaire à l'étranger, la production étant délocalisée près des lieux de vente, ce ne sont pas les sites français qui en profiteront. Il faudra donc attendre l'éventuelle commande des TGV du futur, qui n'interviendra pas avant 2020. Autrement dit, après la fermeture du site de Belfort.

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